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UNE NOTIFICATION A ETE DEPOSEE HIER AU NIVEAU DU TRIBUNAL D'EL-HADJAR ArcelorMittal en cessation de paiement


UNE NOTIFICATION A ETE DEPOSEE HIER AU NIVEAU DU TRIBUNAL D'EL-HADJAR                                    ArcelorMittal en cessation de paiement
Le P-DG de la BEA accuse le groupe ArcelorMittal, le partenaire de l'Algérie dans le complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba), de vouloir faire endosser à la banque ses propres contraintes financières.
La notification de cessation de paiement du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba depuis le 3 janvier dernier a été soumise, hier, au tribunal d'El-Hadjar, territorialement compétent, a-t-on appris de sources judiciaires. Durant plus d'une heure, le directeur général, Vincent Legouic, le directeur financier, le chargé du contentieux ainsi que l'avocat du complexe ont discuté avec le président du tribunal chargé de la section commerciale pour l'informer officiellement de leur problème financier. 'Cette procédure obéit aux dispositions du code de commerce prévues dans ce cas de figure', ont expliqué les mêmes sources. Avant-hier, cette situation a fait réagir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, a déclaré que 'l'Etat ne peut pas délaisser le complexe et ne participera pas à sa fermeture'.
En réaction, le partenaire social de l'entreprise ArcelorMittal Annaba a déclaré hier au quotidien Liberté que 'le message est on ne peut plus clair et reçu cinq sur cinq'. Pour sa part, la direction du complexe sidérurgique d'El-Hadjar a, dans un communiqué rendu public hier, tenu à apaiser la tension très tendue au sein de l'usine affirmant que contrairement à ce qui a été rapporté par certains canaux, ces derniers jours, 'ArcelorMittal Annaba n'est pas en situation de dépôt de bilan'. La même source indique, par ailleurs, dans le même document que le groupe ArcelorMittal 'travaille avec ses partenaires algériens pour mettre en place les garanties nécessaires de façon à résoudre dans les meilleurs délais le problème de financement de la société et assurer le retour rapide à un fonctionnement normal'.
C'est dire que le partenaire étranger, face à cette difficulté financière, va mettre la main à la poche et venir au secours de sa filiale algérienne pour l'assister à réunir toutes les garanties nécessaires pour débloquer le crédit de la BEA. Par ailleurs, le P-DG de la BEA, Mohamed Loukal, a accusé, hier, le groupe ArcelorMittal, le partenaire de l'Algérie dans le complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba), de vouloir faire endosser à la banque ses propres contraintes financières.
Dans une déclaration à l'APS, M. Loukal a expliqué que la filiale du groupe indien 'avait utilisé comme parade durant tout le processus de négociations (avec la BEA pour l'octroi d'un crédit de 14 milliards de DA), des propositions de garantie de prêt qui n'ont pas de valeur'. 'Dans ce dossier, il y a lieu de ne pas se tromper de cible et de vouloir incriminer la BEA à tout prix', a ajouté M. Loukal, qui a tenu à souligner que sa banque 'n'a pas pour habitude, au plan de l'éthique, de commenter ses relations avec sa clientèle, quels que soient les aléas qui pourraient les caractériser'.
Et d'ajouter : 'Depuis la mise en 'uvre du partenariat Ispat-Sider, devenu par la suite ArcelorMittal-Sider, il a été constaté une réorientation de la relation bancaire au profit de banques privées, en dépit du fait que la BEA soit la banque du complexe El-Hadjar depuis sa création.' La BEA s'est trouvée ainsi 'confinée à assurer les remontées de trésorerie vers ces banques (privées) et la paie des travailleurs du complexe', ajoute-t-il. La banque algérienne est intervenue plusieurs fois auprès des responsables de l'entreprise pour les convaincre de normaliser cette relation bancaire. Mais, suite à la persistance de cette relation, elle avait même étudié un plan de délocalisation de son agence implantée au sein du site industriel, devenue vulnérable sur le plan de la rentabilité, précise encore M. Loukal.
ArcelorMittal avait repris langue avec la BEA en septembre 2011 pour l'obtention d'un crédit d'exploitation classique destiné au financement du cycle de production du complexe d'El-Hadjar d'un montant de 5 milliards de DA et aussi pour le rachat d'une dette de 9 milliards de DA (environ 120 millions de dollars), contractée antérieurement auprès de Société Générale Algérie, filiale algérienne du groupe bancaire français.
Le crédit de 9 milliards de DA d'une validité d'une année, arrivant à échéance fin 2011, a été contracté par ArcelorMittal auprès de Société Générale Algérie en contrepartie d'une garantie bancaire internationale d'ordre de maison-mère, payable à première demande, selon les précisions du dirigeant de la BEA.
Plus loin, M. Loukal a tenu à préciser qu à ce stade, le programme d'investissement du complexe d'El-Hadjar n'a été ni abordé ni fait l'objet de présentation, ni de discussions avec le partenaire indien', contrairement à ce qui avait été annoncé par certains médias. 'Les propositions de financement formulées par la BEA ont été concrètes et constructives, liées à une démarche d'accompagnement financier à laquelle ArcelorMittal avait formellement adhéré, à l'origine, sur tous les plans, y compris sur les garanties hypothécaires exigées par la BEA', avant de faire volte-face, en changeant complètement son attitude, a conclu à ce propos le dirigeant de la première banque d'Algérie.
B. BADIS/APS
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