Improvisation doctrinale

Le géant mondial de l'acier vient de mettre un genou à terre. Avec le dépôt de bilan d'ArcelorMittal Annaba, c'est toute la politique de privatisation érigée en programme de sortie de crise de Temmar qui montre encore une fois ses limites avec depuis le début du changement de cap économique, entre autres, des partenariats qui se déclinent sous la balance 'perdant-gagnant' engagés souvent dans la précipitation. En sus de l'importation de dettes !
C'est le cas de l'aciérie cédée à hauteur de 70% pour presque l'équivalent de 30% de sa valeur.
Pour s'en sortir, l'actionnaire majoritaire, qui a commencé à fermer aussi massivement des usines comme il les a massivement achetées, s'est livré à un magnifique chantage pour avoir accès à des crédits auprès de la BEA à laquelle il a préféré les banques privées une fois bien assis. Parce qu'endetté auprès des autres.
Cela démontre encore une fois que l'ouverture prônée en unique modèle orienté de préférence vers l'étranger n'est pas forcément le meilleur choix. Mais surtout que les options adoptées ne sont ni pensées ni maîtrisées.
La règle est presque généralisée compte tenu des échecs de plusieurs 'aventures' hasardeuses où les entreprises algériennes engagées en partenaires sont appelées à la rescousse. À endosser de lourds passifs pour rétablir l'équilibre initial.
Les responsables algériens ont fait preuve, à répétition, d'une naïveté, ou alors, tout simplement, d'une incompétence criante, dans des engagements à l'aveuglette dans la quête du sublime partenaire. Le partenaire local, exclu de facto d'une telle perspective dans la perception de notre ministre des Privatisations qui ne semble à aucun moment s'être entouré de précaution, n'a jamais senti venir un vent de protectionnisme que même les plus libéraux ont adopté comme une doctrine anticrise.
Que faire ' Racheter ce qu'on a vendu ' L'Etat dispose d'une manne pour se le permettre. Et après ' On n'aura pas fini de faire le tour expérimental des choix économiques sans en achever un seul. Comme si l'on improvisait en l'absence de vision.
D. B.