Algérie

Zoonoses




L?Algérie mal équipée pour faire face aux sinistres Le centre culturel M?hamed Yazid d?El Khroub a abrité, jeudi dernier, une journée d?études en communication autour de certaines pathologies vétérinaires, notamment la grippe aviaire, les salmonelloses et les coccidioses. Outre le contenu académique des interventions destinées à un public averti, constitué principalement de vétérinaires venus de l?est du pays (Batna, El Tarf, Annaba, Jijel, Constantine, Mila, Bordj Bou Arréridj et Sétif), l?on relève un glissement souhaitable vers l?actualité sociale. C?est ainsi que le professeur Alloui de l?institut vétérinaire de Batna s?est permis un cours magistral sur la grippe aviaire en remontant jusqu?aux risques de pandémies humaines qui ont eu lieu au XIIe siècle (1173). L?on apprend aussi qu?il n?y a pas de laboratoire en Algérie pour diagnostiquer et/ou autopsier les animaux atteints du virus qui « se familiarise autour des lacs et des étangs et se répand par les oiseaux migrateurs », dira l?orateur. Ces derniers, et contrairement aux assurances des pouvoirs publics comme lors de la grippe aphteuse qui a touché le cheptel, « peuvent transmettre le germe à partir de l?Asie ou de l?Europe à travers le couloir de la Sicile ou celui du détroit de Gibraltar », ajoutera-t-il en remerciant les organisateurs d?avoir initié cette tribune où les scientifiques pourront s?exprimer. Les conséquences sur la santé publique sont onéreuses, d?autant que les volailles vivent en parfaite domestication avec non seulement les habitants des campagnes, mais aussi ceux des agglomérations urbaines ! Le docteur Layachi, du même institut, interviendra sur les salmonelloses. « Cette pathologie émergeante grève la sécurité sanitaire des aliments », dira-t-il en substance dans son long exposé. Et enfin, le thème relatif aux coccidioses aviaires a été énoncé par le docteur Triki d?Alger qui discourra sur le « comment gérer cette pathologie rédhibitoire avec son impact économique sur l?aviculture depuis l?avènement de la vaccination ? » Les conférenciers ont été unanimes sur la prévention qui s?articule, selon eux, sur les techniques de l?élevage, le traitement, les additifs en aliments et la vaccination. Des débats passionnés ont suivi ces allocutions d?une rigueur scientifique étayée par des explications, des statistiques et des schémas projetés sur écran. Comme la réalité est têtue, les orateurs ont axé leurs interventions sur le statut du médecin vétérinaire. L?un d?eux avoue être « révolté d?entendre un imam expliquant les symptômes de la grippe aviaire sur les ondes d?une chaîne nationale » et de s?interroger sur l?usurpation de leurs prérogatives qui sont « empiétées par des éleveurs qui administrent des traitements sans consulter des vétérinaires ». La profession est dévalorisée ! Le conseil de l?Ordre est mis à l?index sur des sujets d?éthique et de déontologie et l?exploitation politicienne de certaines associations. Les tentatives d?asseoir une organisation syndicale de la corporation sont torpillées par les man?uvres des pouvoirs publics. Telles ont été les préoccupations majeures des vétérinaires ayant participé à cette rencontre organisée par la centrale algérienne vétérinaire Centalvet sponsorisée par le groupe pharmaceutique Veto Pharm de Constantine. Cette rencontre entre des spécialistes a le mérite d?avoir dévoilé, implicitement, la léthargie des pouvoirs publics en matière de prise en charge des pathologies et de dénoncer le charlatanisme de ceux qui veulent non seulement régenter la vie des être humains, mais aussi celle des animaux !





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