Algérie

ZAPATERO ET LE SAHARA-OCCIDENTAL



Vive polémique à Madrid Le passage du Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero à Alger a déchaîné les foudres de l?opposition espagnole qui l?a appelé à clarifier la position de son gouvernement concernant le conflit du Sahara-Occidental. Selon l?Agence France Presse (AFP), le Parti populaire (PP), principal parti d?opposition, a demandé jeudi que le gouvernement « précise immédiatement » sa position sur cette question. Accusant Zapatero d?« oublier les droits des Sahraouis », la gauche communiste (Izquierda Unida) a annoncé, pour sa part, qu?elle demandera un débat au Parlement. Même édulcorés, les propos tenus à Alger mercredi dernier par le chef de l?Exécutif espagnol ont trahi un changement radical dans la position traditionnelle de l?Espagne, « un virage à 180 degrés dans la politique espagnole à l?égard de son ancienne colonie », a estimé le quotidien El Mundo (conservateur). Le ton donné par Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères, qui a déclaré que « l?organisation d?un référendum d?autodétermination sur le Sahara-Occidental serait porteur de crise pour toute la région du Maghreb », a été confirmé mercredi par Zapatero. « Que ce plan s?appelle Baker ou non, il ne sera efficace que s?il rencontre l?accord de toutes les parties », a-t-il soutenu à Alger. Des déclarations qui ont fait dire à Mohamed Sidati, représentant du Front Polisario auprès de l?Union européenne, cité par le quotidien ABC, que « l?Espagne n?a pas aujourd?hui de politique extérieure indépendante, mais une politique qui est sujette à ce que fait la France. Nous sommes revenus à un axe Paris-Madrid-Rabat. » Se disant attaché à la légalité internationale, Zapatero semble s?inscrire pourtant en faux contre le droit international. En parlant des « droits » des parties, Zapatero reconnaît ainsi au Maroc un droit que la légalité internationale ne lui a pas conféré. Et en faisant cela, il rejoint le Maroc et la France qui conditionnent la solution au conflit du Sahara-Occidental par la préservation des intérêts du royaume. En mettant sur un pied d?égalité les « parties » concernées par le conflit qui sont, selon lui, le Maroc, le Polisario et l?Algérie, l?Espagne et la France, Zapatero apporte une autre contradiction à l?ONU et au droit international qui consacre comme parties du conflit le Maroc et le Polisario, alors que l?Algérie et la Mauritanie (non citée par Zapatero) n?y figurent qu?en tant que pays observateurs. Enfin, Zapatero n?évoque, à aucun moment, le référendum d?autodétermination dans la solution qu?il est venu préconiser à Alger, abondant ainsi dans le même sens que la France et le Maroc qui plaident pour « une large autonomie » pour le Sahara-Occidental dans le cadre de « l?intégrité territoriale du Maroc ». Pourtant le conflit, tel que décrit par l?ONU, est un problème de décolonisation et l?autodétermination doit se faire par le biais d?un référendum avec l?option de l?indépendance.



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