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Yémen
Après un mois de bombardements ininterrompus, l'Arabie saoudite semble vouloir changer de stratégie militaire au Yémen. Le royaume a annoncé la fin de l'opération baptisée «Tempête décisive» et le début d'une nouvelle phase politique. Mais les hostilités ne semblent pas terminées pour autant. Aux vagues de bombardements devrait succéder une nouvelle campagne centrée, selon Riyad, «sur la sécurité, le contre-terrorisme et la recherche d'une solution politique». Mais, face au satisfecit saoudien sur le bilan de la guerre se dresse les Houthis qui présentent cet arrêt comme une victoire. Du côté de l'ONU les diplomates restent circonspects. Lorsque Ban Ki-moon, avait appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat, le représentant saoudien, Abdallah al-Mouallimi, lui avait opposé un niet sec. L'ambassadeur avait affirmé vouloir lui aussi «une fin rapide des hostilités» mais «qu'il y avait des conditions pour y parvenir».Pour certains observateurs cette volte-face saoudienne semble liée à la crise humanitaire qui ravage le Yémen et que les bombardements aggravent de jour en jour. L'ONU s'était récemment alarmée d'un bilan humain très lourd : près d'un millier de morts, plus de trois mille blessés et une situation humanitaire catastrophique. Riyad, conscient qu'une intervention terrestre serait très problématique semble se tourner à la diplomatie. Mais ce retournement brusque de situation est-il symptomatique d'un renoncement ou seulement d'un changement de stratégie ' Certaines évolutions politiques peuvent aider à répondre à la question : «L'abstention de la Russie, lors du vote de la Résolution 2216; la nomination imminente du mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed au poste d'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, qui pourrait replacer les Nations unies au centre des négociations, suite à la démission du marocain Jamal Benomar, qui avait perdu la confiance de Riyad; et surtout, la promotion au poste de vice-président du Yémen de Khaled Bahah, l'actuel Premier ministre, âgé de 50 ans». Mais sur le terrain la tension demeure. Des combats ont éclaté hier dans plusieurs villes du Sud comme Aden et Taëz. Mardi, dans la foulée de l'annonce de l'arrêt des bombardements, des milices pro-Hadi, dans le sud du Yémen, ont annoncé vouloir continuer à se battre contre les Houthis. Depuis son exil à Riyad, le président controversé, Abdrabbou Mansour Hadi, s'est félicité de l'évolution de la situation. Accusé de jouer un rôle dans la crise l'Iran a salué «un pas en avant». «Nous avions auparavant dit qu'il n'y avait pas de solution militaire à la crise au Yémen», a affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Téhéran a plusieurs fois appelé à l'arrêt des bombardements aériens sur le Yémen. Washington s'est également félicité de la nouvelle. L'opération militaire des Saoudiens laisse un pays au bord de la crise humanitaire. Plusieurs ONG et l'Organisation mondiale de la santé parlent d'un effondrement imminent des systèmes de santé et de soins dans l'un des pays les plus pauvres du monde.M. B./Agences


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