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Yémen
Depuis l'affaiblissement du pouvoir central au Yémen en 2011 à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, Al Qaîda a renforcé sa présence, notamment dans le sud et le sud-est du pays. La nébuleuse islamiste, qui recrute parmi les sunnites, majoritaires au Yémen, a juré de livrer une guerre sans merci aux rebelles chiites depuis leur montée en puissance.Selon une source sécuritaire, Al Qaîda s'est emparé, durant la nuit du mercredi à jeudi, d'Udayn, une sous-préfecture de la province d'Ibb, dans le sud-ouest du Yémen, au lendemain de l'entrée de leurs rivaux, les rebelles chiites, dans le chef-lieu de cette province. Cette nouvelle intrusion laisse craindre des affrontements entre les deux groupes rivaux sur fond d'absence de toute autorité étatique. Les combats qui opposent Al Qaîda aux rebelles chiites se passent devant l'impuissance de l'Etat sur le terrain. Toutefois, l'entrée des rebelles dans la ville d'Ibb semble bien avoir bénéficié de la complicité des autorités provinciales.En effet, après avoir été accueillis mercredi sans résistance, les rebelles chiites se sont vus attribuer, hier, par le gouverneur de province, un complexe sportif pour y installer leur quartier général, selon un responsable local. A Taëz, au sud d'Ibb, des tractations se déroulent entre rebelles houthis et responsables locaux pour organiser la présence des rebelles chiites dans cette ville, la plus grande du pays avec près de quatre millions d'habitants. Pour le moment, les deux parties sont tombées d'accord pour «ne pas permettre l'entrée d'hommes armés dans la ville», a assuré une source locale.Les houthis ont accepté ce compromis en échange d'une promesse de collaboration des autorités pour rechercher et arrêter des individus soupçonnés d'avoir tué des sympathisants des rebelles chiites. Ces derniers, qui contrôlent la capitale Sanaa et le port stratégique de Hodeida sur la mer Rouge, ont progressé mercredi vers le centre du pays, où leurs milices armées se sont déployées à Ibb et dans la province voisine de Dhamar. Par ailleurs, Al Qaîda, bien implantée au centre du Yémen, attaque régulièrement les forces de police et de l'armée, et a intensifié récemment ses opérations contre les rebelles.Man?uvresEn effet, «cinq policiers ont été tués dans des affrontements nocturnes ayant opposé les forces de sécurité et les insurgés d'Al Qaîda, qui ont pu prendre le contrôle du siège de la sous-préfecture d'Udayn, le commissariat de police, la poste et l'unique banque de cette localité», a indiqué une source de sécurité. Très active dans le sud et le sud-est du Yémen, selon un responsable «Al Qaîda réagit à la complicité des autorités (à Sanaa) dans la prise du chef-lieu d'Ibb par les houthis». Ces grandes man?uvres se déroulent sans l'intervention du pouvoir central où aucune indication n'a été donnée sur la formation d'un gouvernement, trois jours après la nomination d'un Premier ministre.Le choix pour ce poste de Khaled Bahah, ancien ministre du Pétrole, avait laissé espérer une sortie de la crise politique à travers l'application de l'accord politique du 21 septembre parrainé par l'ONU. Cet accord prévoit, entre autres, le retrait des combattants houthis de la capitale et la reprise du processus de transition politique. Or, les houthis n'ont fait, depuis, que maintenir leur présence à Sanaa en l'étendant à d'autres zones du pays. Al Qaîda, qui recrute parmi les sunnites, majoritaires au Yémen, a juré de livrer une guerre sans merci aux rebelles chiites depuis leur montée en puissance. Le réseau extrémiste a multiplié les attentats contre les rebelles chiites et leurs partisans, dont le plus sanglant a fait 47 morts le 9 octobre.EnnemiPour rappel, mardi soir, un affrontement qui a éclaté à Radah, dans la province de Baïda, à 130 km au sud-est de Sanaa, entre rebelles houthis et des éléments d'Al Qaîda, a fait 12 morts, a indiqué une source de sécurité. Les rebelles houthis, dont le fief est à Saada, dans le nord du Yémen, ont lancé ces derniers mois une offensive fulgurante qui leur a permis de prendre temporairement la province d'Amrane, puis de conquérir la capitale Sanaa et enfin, mardi, la ville stratégique de Hodeida, sur la mer Rouge. Mercredi soir à Sanaa, deux membres présumés d'Al Qaîda, circulant à moto, ont jeté une grenade contre une permanence des rebelles chiites, tuant deux miliciens et blessant deux autres, selon la police.Le même jour dans la région de Radah dans le centre du pays, Al Qaîda a exécuté l'un des dirigeants houthis, Khalil Riami, qu'elle avait capturé lors de récents combats, selon un responsable local. La province méridionale de Chabwa, un fief de la nébuleuse terroriste, n'a pas été épargnée par les violences. En effet, quatre insurgés, dont un chef local, ont été tués dans un raid de drone, selon une source tribale. Les Etats-Unis, alliés du Yémen dans la lutte antiterroriste, sont les seuls à disposer de drones dans la région. Autrement dit, pour ce cas du moins, les Etats-Unis et les rebelles chiites ont le même ennemi.




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