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Les Algérois se disent «solidaires» des policiers



Les Algérois se disent «solidaires» des policiers
«Techniquement, c'est une tentative de coup d'Etat qui ne dit pas son nom.» Redouane, 34 ans, fonctionnaire, a un avis très tranché sur la manifestation des policiers.Alors que certains les soutiennent, tels Mourad, un jeune homme de 24 ans, qui estime que «les policiers de Ghardaïa vivent un enfer et sont au c?ur du danger et les autorités refusent de leur trouver des solutions concrètes à ce problème», ou Marouane, professeur de physique à Alger, qui soutient que «l'acte d'investir la rue pour s'exprimer ou revendiquer un droit est dans l'absolu un acte de civisme qui reflète un grand sens de la responsabilité», d'autres le font beaucoup moins. «La police qui investit la rue et réussit à encercler un Palais présidentiel est un acte inédit», reconnaît Zoheir. Ce fonctionnaire estime que l'Algérie est en danger car «ce sont deux institutions qui se retrouvent face à face et l'Etat est encore absent».Pour Kamel, chauffeur de taxi, «le fait que la révolte atteigne une partie du système contre le système lui-même est une preuve concrète que rien ne va plus dans ce pays». Meriem, une étudiante en droit de 23 ans, a aussi une lecture très politique de la crise : «Cette marche est le signe d'une probable guerre des clans où chacun essaie de déstabiliser l'autre pour prendre le dessus.» Certains n'expriment aucune compassion vis-à-vis des policiers comme Hadjer, étudiante à Bab Ezzouar : «Les policiers ne méritent aucune compassion de la part de la société civile qui a longtemps été méprisée et étouffée lorsqu'elle revendiquait un Etat de droit, bien plus légitime que ce qu'ils revendiquent !»Cette manifestation a néanmoins réussi à conforter les plus politisés des Algériens dans l'idée que «L'Etat ne cède qu'aux revendications de son corps, jamais à celles du peuple». Sofiane affirme : «Le malaise de notre police est aussi celui du peuple. La différence tient au fait que les revendications de ces derniers vont être satisfaites, alors que celles des Algériens resteront ignorées...» Redouane en est sûr : «Cette manifestation n'est pas fortuite et instantanée, car dans ce pays, tout est planifié et, malheureusement, on ne connaît pas la suite de ce qui va se passer. Dieu sait ce qui nous attend dans les prochains jours !»





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