Algérie

West Eddar projeté à El Mougar


West Eddar projeté à El Mougar
Projeté avant-hier soir à la salle El Mougar à Alger, le long métrage West Eddar (le Patio) du réalisateur Sid Ali Mazif sera dès aujourd'hui à l'affiche dans la même salle à raison de trois séances par jour.«L'idée du film date de 2005. Au départ, je voulais faire un court métrage mais après, l'idée a mûri pour arriver à réaliser ce long métrage», a déclaré Sid Ali Mazif hier matin lors d'une conférence de presse tenue à la salle El Mougar. Ce long métrage de fiction de 1h46mn réunit les ingrédients d'une production cinématographique prometteuse. «Mes films sont basés sur des enquêtes que je fais. On ne m'a pas laissé l'occasion de réaliser Le Patio en tant que documentaire alors je l'ai fait en tant que film. Je considère que ceux qui produisent des films à partir d'un bureau manquent de conviction», a-t-il estimé.Coécrit par le réalisateur et écrivain Zoubida Mameria, West Eddar, tourné en arabe et sous-titré en français, relate l'histoire de six femmes venues de différents horizons, qui cohabitent dans des maisons de style mauresque. Ces maisons se trouvent à Constantine et à Blida où s'est tenu le tournage en plus d'Alger et Birtouta pendant plus de deux mois. Le point commun réunissant ces femmes est le célibat. Elles sont hantées par le souvenir ou le désir de l'homme, ce grand absent-présent dans cet univers féminin.Pour chacune d'elles, le défi est de réussir à surmonter le célibat contraint ou subi en tentant de vivre l'absence du conjoint non pas comme une fatalité mais comme un choix assumé.Le défiLe film montre jusqu'à quel point cette situation est-elle possible dans une société bourrée de préjugés, notamment la cohabitation de femmes émancipées vivant seules. La notaire (Nouara Benzerari) qui a perdu son mari depuis plus d'une décennie, n'arrive toujours pas à faire son deuil. Elle est la propriétaire de la maison qui ne veut pas vivre seule et loue sa grande maison au groupe de femmes, à savoir Louiza, Farida, la journaliste rebelle et émancipée, Fatma, la sage-femme en quête de maternité et Aïcha, la femme au foyer battue par son mari. Sid Ali Mazif met en avant la femme libérée des «contraintes sociales», la pieuse qui a choisi la voie de Dieu comme solution à tous ses déboires et une autre complètement désorientée qui cherche sa voie.«Dès que j'ai lu le scénario du film, j'ai tout de suite accepté le rôle qui correspond parfaitement à mon caractère et à ma personnalité», nous dira Mouni Boualem en racontant l'ambiance très conviviale et chaleureuse entre femmes lors du tournage du film. Par contre, pour Manel Gougam, le rôle qui lui a été attribué a raisonné comme un défi pour elle, car «c'est un rôle qui est à l'encontre de mon caractère, donc c'était un bon challenge pour moi d'autant plus que j'ai beaucoup aimé jouer ce rôle», a-t-elle souligné. Le Patio s'inscrit dans la continuité des précédents travaux de Sid Ali Mazif, à savoir Leila et les autres (1977), Houria (1986), La violence contre les femmes (2007). Il démontre et suscite le débat sur le regard souvent «réducteur» que porte la société sur la femme célibataire qui a choisi de vivre seule. Au sujet de la polémique autour du budget du film, notamment à travers les accusations de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, contre l'ex-ministre de la Culture, Nadia Labidi, le Centre algérien de développement du cinéma (Cadc) (établissement public sous tutelle du ministère de la Culture) a qualifié les informations «d'infondées». Ce film est la première production du département Cinéma de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015.


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