Algérie

Washington se concentre sur l?Afrique du Nord



L?Algérie et les projets de la Maison-Blanche Le vieux projet des Etats-Unis de conférer à l?Algérie le statut de pays pivot pour asseoir la stabilité au Maghreb et en Afrique subsaharienne semble avoir été réactivé par les locataires de la Maison-Blanche. Les invitations, nombreuses, adressées à l?ANP par l?OTAN et le Commandement des forces des Etats-Unis en Europe (EUCOM) pour prendre part à des man?uvres communes plaideraient en faveur de cette hypothèse. Le point de départ de l?étroite coopération entre l?armée des Etats-Unis et l?ANP serait intervenu, estiment les observateurs, au lendemain de la visite effectuée par le président Bouteflika à Washington en 2001. Des spécialistes des questions militaires soutiennent, à ce propos, que c?est à cette occasion que Bouteflika et Bush ont convenu des contours de la coopération algéro-américaine en matière de sécurité et de défense. Les mêmes sources occidentales ajoutent que les discussions menées, en partie, au bureau ovale ont été élargies au vice-président américain Dick Cheney, au secrétaire d?Etat Colin Powell et bien évidemment au patron de la CIA de l?époque, George Tenet. Depuis cette date, la coopération sur le terrain n?a pas tardé à se concrétiser puisque l?Algérie n?a pas hésité à aider les services américains dans leur lutte contre le terrorisme en leur fournissant, notamment, des renseignements de première main. En contrepartie, les académies militaires américaines ont reçu en formation plusieurs contingents d?officiers de l?ANP et de la DGSN. Des experts américains ont également séjourné en Algérie à plusieurs reprises. Dans l?absolu, le long tête-à-tête Bouteflika-Bush aura surtout permis de doter la coopération militaire algéro-américaine d?un cadre précis puisque les échanges entre les deux pays ont repris en 1998 (la coopération militaire entre Alger et Washington a commencé au milieu des années 1980 avec l?acquisition par l?ANP d?une quinzaine d?avions de transport Hercules, ndlr) après la visite en Algérie du vice-amiral Joseph Lopez, commandant adjoint de l?Otan pour le sud de l?Europe. Celle-ci a été vite suivie, d?ailleurs, d?un séjour du chef de l?état-major de l?ANP, le général de corps d?armée Mohamed Lamari, au quartier général de l?Otan à Stuttgart, en Allemagne, puis à Washington. Les spécialistes des questions militaires estiment que l?engagement précoce de l?Algérie dans la lutte antiterroriste a été pour beaucoup dans la décision de l?Administration Bush de « travailler » étroitement avec l?armée algérienne et, surtout, de réactiver la théorie des « Etats pivots », laissée en héritage par son prédécesseur Bill Clinton, laquelle réservait un rôle prépondérant à Algérie, au Nigeria et à l?Afrique du Sud dans le domaine du maintien de la paix en Afrique. Les réformes politiques engagées par le gouvernement algérien tout autant que le mouvement de professionnalisation des troupes amorcé par le commandement de l?ANP se posent comme des éléments ayant participé de manière déterminante à convaincre les maîtres à penser de la Maison-Blanche et du Conseil national de sécurité de la viabilité de la « carte Algérie ». Cela à plus forte raison que l?Algérie dispose de moyens financiers suffisants pour prétendre jouer le rôle de modérateur dans la région. A ce propos, certaines chancelleries de pays de l?UE accréditées à Alger ont considéré récemment l?Algérie comme « le seul pays capable, actuellement, de postuler au rôle de leadership au Maghreb ». En outre, le souhait de la Maison-Blanche de « délocaliser » le dossier de la sécurité au Maghreb peut s?expliquer par la difficulté éprouvée par l?Union européenne à asseoir une politique de défense efficiente et à prendre en charge la mise à niveau des armées de la région. Une mise à niveau qu?elle devait d?ailleurs assurer au lendemain de la chute du mur de Berlin. Pour des raisons objectives, l?Europe reste elle-même dépendante des Etats-Unis en matière de défense. Et les analystes s?attendent à ce que la situation dure encore des années.
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