Algérie - A la une


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Contrairement aux pays développés, en Algérie une entreprise ou une société privée qui affiche une santé économique convenable est généralement mal perçue, surtout si elle évolue en dehors du système de corruption, en tenant rigoureusement à son autonomie financière. C'est le cas de nombreuses entreprises qui participent à l'essor économique du pays, mais qui aujourd'hui payent chèrement cette liberté d'entreprendre en résistant aux fortes pressions de déstabilisation émanant du pouvoir politique pour qui la performance d'un entrepreneur privé, dans le contexte du libéralisme à l'algérienne, signifie automatiquement la perte d'un allié économique stratégique qu'il faut surveiller de près quand il ne s'agit pas de lui mettre des bâtons dans les roues.C'est le cas, entres autres, de notre entreprise de presse éditrice du journal El Watan, ciblée sournoisement depuis notamment le lancement de la campagne électorale pour le quatrième mandat de Bouteflika, pour sa ligne éditoriale incompatible avec les thèses du régime. Notre journal a déjà payé et paye toujours le prix fort de son indépendance en refusant de s'inscrire dans celles-ci, et en mettant à nu les desseins inavoués du clan dominant dans ses tentatives d'étouffement de toutes les voix qui le contrarient.Faut-il rappeler que notre journal est devenu par la force du travail et de l'effort collectif un groupe de presse des plus fiables, qui peut être fier de son produit ' Notamment avec la création de plus de 250 emplois directs toutes catégories confondues, et presque autant indirects à travers le territoire, soit près de 500 postes de travail, au grand bonheur des familles qui en bénéficient. Par ailleurs, les trois quarts des résultats de l'entreprise sont consacrés à l'investissement (les imprimeries en particulier) et à la formation du personnel, qu'il soit journalistique ou technique.Le nouveau siège du journal qui entrera bientôt en fonction et pour lequel l'entreprise a consacré d'énormes sacrifices en s'endettant auprès des banques est une preuve supplémentaire de la volonté des responsables de l'entreprise (des journalistes regroupés en SPA) d'inscrire leur action dans une perspective de développement, et non, comme affirmé perfidement par les porte-voix du gouvernement, dans une course effrénée à l'appât du gain. Le tirage d'El Watan tourne par ailleurs autour de 150 000 exemplaires par jour, validés et certifiés par l'OJD, un succès éditorial incontestable accompagné par la fidélité d'un lectorat qui estime se reconnaître dans le produit informatif qu'il trouve chaque matin dans son kiosque.La popularité de notre journal, n'en déplaise aux professionnels de la désinformation, relève strictement de son sérieux et de son ambition à apporter sa pierre, aussi modeste soit-elle, à la construction de la liberté de la presse et par extension à la démocratie en Algérie. Le hic dans cette campagne de dénigrement tous azimuts qui est lancée contre lui ces derniers jours est que notre journal a souvent été utilisé par nos gouvernants comme alibi démocratique lorsqu'ils se sont retrouvés au pied du mur.En refusant et en dénonçant les jeux de manipulation du clan dominant, El Watan subit inévitablement les foudres d'une opération de domestication qui ne dit pas son nom, sous des formes de pressions diverses, dont celle qui vise les ressources ? et donc le budget de fonctionnement ? par le biais de la publicité est la plus perfide.Cette manne de la publicité étatique profite, faut-il le souligner, aux organes affidés du régime actionnés aujourd'hui pour attaquer El Watan et donner des leçons de morale, alors que leurs ventes respectives ne dépassent pas quelques centaines d'exemplaires par jour, ce qui éclaire on ne peut mieux sur le désastre de leur crédibilité.A ce propos, il est bon de préciser aux lecteurs que 14 pages de pub de cette agence sont gracieusement et régulièrement offertes quotidiennement à El Moudjahid, alors qu'El Khabar qui tire à près de 400 000 exemplaires en est privé. Les deux organes sont algériens, mais il y a deux poids et deux mesures, alors qu'El Watan, placé dans une liste noire, n'a pas reçu un sou de cette agence depuis vingt ans. Elle a bon dos la loi du marché.L'argent de l'ANEP dont on parle tant depuis quelque temps part ainsi dans les caisses de feuilles de chou spécialistes de la désinformation et de la propagande, artificiellement créées par le pouvoir, maintenues sous perfusion pour parasiter le paysage médiatique, et diligentées pour entretenir la curée à laquelle participent quelques sites électroniques d'information au financement douteux et à la ligne éditoriale très équivoque. Le pouvoir ne s'embarrasse pas de scrupules pour mettre à exécution sa politique de «mise à niveau» des journaux qui lui échappent.Avec un ministre de tutelle entièrement acquis à ce plan de déstructuration qui s'attaque directement au nerf de la guerre, le sérail n'a cure qu'en affaiblissant une entreprise comme la nôtre qui prospère grâce à sa rigueur économique, il prend le risque d'étouffer une voix démocratique et bien sûr de laisser sur le carreau près de 500 familles.Faire du chantage aux annonceurs publicitaires est un procédé honteux et bien sûr antidémocratique, mais cela démontre que dans les rangs du pouvoir il y a comme une panique à bord. Avec une avancée palpable des idées novatrices et des propositions de l'opposition qui fait désormais front uni pour hâter le changement à la tête du pays, il ne reste au régime que la politique des «coups bas» pour se maintenir. Mais pour combien de temps encore '


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