Algérie

Vladimir Poutine et notre petitesse



Vladimir Poutine et notre petitesse
" Pardonner aux terroristes dépend de Dieu, mais les envoyer auprès de lui, cela dépend de moi.''Vladimir Poutine, conférence de presseQuelle différence entre un Poutine et un crétin, les toilettes mises à part, ce grand souverain de la politique et de la guerre est en train de forger notre monde. Il n'est pas comme nous. D'où notre espoir forcené de flairer ses défauts (les médias impérialistes) dans sa grandeur, de les ramener à notre petitesse. Dans notre monde, il y a très peu de lions (notre dernier lion de l'Atlas Saharien en Algérie est parti, Moulay Abdelwahab) et des milliards de souris.La quasi-totalité d'entre nous menons une vie de seconde zone (pour ne pas employer une autre épithète).Une question m'a tarabusté tout le temps, comment donner un sens à cette iniquité flagrante qui préside à la distribution des talents dans l'humanité, au fait que neuf dixième des êtres humains ne contribuent quasiment en rien au progrès du savoir, aux réalisations esthétiques ou scientifiques, et aux héritages d'exception dont dépendent les civilisations ' Le vernis du ?'politiquement correct'' nous empêche d'aborder sérieusement le débat sur la nature et la culture.Quelle est la part de l'hérédité génétique et des facteurs sociaux et économiques dans la composition des facultés humaines ' Les éléments matériels, géographiques, sociologiques et historiques sont irrésistiblement complexes ' Pour les cerner il nous faut, probablement, d'autres paradigmes socio-philosophiques avec une autre mathématique.Prenons le cas de deux enfants qui naissent : le premier dans le bourbier de l'Afrique subsaharienne que j'ai connu personnellement, ou dans les taudis nichés à Oran comme ?'Douar Coca cola'' ou ?' Douar Belgaid'' ' Et le deuxième qui naît et qui s'épanouit dans l'ambiance livresque et les protections hygiéniques de la bourgeoisie.La scolarisation est scandaleusement disparate.Pour des centaines de millions d'enfants dans le monde, l'enseignement qualifié, les bases de l'écriture et du calcul, l'accès aux arts, à la musique et aux sciences est une lointaine utopie.Pour les ?'biens nés'', tout est acquis, le confort domestique, les largesses financières y compris tous les privilèges (même les passes droits des rejetons arrogants des riches) qui vont avec.Quel point commun entre l'éducation prodiguée dans les bidonvilles insalubres d'Afrique équatoriale ou du Bengladesh et celle qui est dispensée dans ce qu'on appelle les ?'grandes écoles'' en France 'Combien de jeunes femmes dans le monde musulman, potentiellement douées, exclues de la science, consignées à une servile servitude, et, tout ceci contraire aux vrais commandements du Saint Coran.Il faut aller au-delà de cette lecture sectaire de nos ash'arites qui nous empoisonne. Mohamed Shahrour nous le démontre éloquemment (voir la chaîne youtube en cliquant ICI) La faim, la non éducation, la suffocation du fondamentalisme des Ash'arites qui nous imposent une lecture sectaire et faussée du Coran, depuis 14 siècles, arrête le déploiement de la personne humaine, quelques soient ses capacités latentes, c'est le principal enseignement de Mohamed Shahrour. Une tête bien faite.Même l'accès à la santé, socialement et économiquement conditionnée (Ecole de Francfort) ostracise hommes et femmes de l'excellence.La revanche est proche, les prérogatives jalousement gardées d'une élite, vont se diffuser, pour la survie de nos sociétés, telles si bien décrite par l'Ecole de Francfort dans le principe de la ?'reconnaissance'' [Axel Honneth] (Besoin, mérite, égalité) : les espaces nécessaires aux aspirations, à l'obsession intellectuelle et à la disponibilité des modèles culturels, ne seront plus abrités dans des tours d'ivoire. Ils vont se rompre.Si les algériens se transformeront en sujets, rompront les cous et rendront gorge à leurs imposteurs de dirigeants, alors l'éducation s'améliorera une fois que le peuple aura pris son destin en mains.Mais n'allons pas vite, le nombre d'hommes et de femmes armés pour assimiler un a priori synthétique d'Ibn Roshd , ou un sonnet d'El Moutanabi ou Darwish , ou la théorie des cordes, ou l'équation de Dirac ou la théorie de l'orthonormalisation , pourrait bien demeurer très minime.« Plutôt une paire de bottes que tous les vers de Pouchkine » : rétorquait le Menchévik Pisarev au Bolchévique Trosky.Même en Somalie, l'informatique, l'imagerie électronique, la dissémination planétaire des textes, de la musique et des images ouvrent les portes à des ressources intellectuelles, scientifiques et artistiques d'une ampleur dont on n'osait rêver jusqu'ici. Le dernier major de mathématique à Oxford est somalien.Il est absolument impossible de prédire l'accroissement des dons humains qui en résultera, de prophétiser le nombre des souris qui auront la taille d'un Poutine.Karl Marx dans Grundisse 1857, promettait que l'homme moyen, dans un proche avenir, dépasserait Aristote. Par Mohamed Belhoucine (*): Les contributions publiées sur Liberte-algerie.com relèvent exclusivement de la responsabilité de leurs auteurs




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