Algérie

Visite du chef de l'Otan en Libye au terme de la mission de l'Alliance Libye


Le chef de l'Otan Anders Fogh Rasmussen est arrivé lundi à Tripoli pour une visite surprise au dernier jour de la mission aérienne de l'Alliance atlantique qui a joué un rôle majeur dans la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Sept mois après les premiers bombardements des avions de l'Alliance contre des positions des forces de Kadhafi, M. Rasmussen a atterri à Tripoli pour des entretiens avec les nouveaux dirigeants libyens.
Le voyage a eu lieu trois jours après la confirmation par l'Otan de la fin de l'opération "Protecteur unifié" à laquelle avaient participé 28 pays. C'est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l'Otan avait lancé son opération. "Ce soir à minuit, l'opération Protecteur unifié prendra fin. Je ne prévois pas un rôle majeur pour l'Otan.
Il revient désormais aux Nations unies d'être en première ligne dans l'assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes", a déclaré M. Rasmussen dans l'avion qui l'amenait à Tripoli. Un embargo sur les armes et quelque 26.000 sorties aériennes
de l'Otan, dont plus de 9.650 dans un but "offensif", ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'Alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif. "Kadhafi n'était pas une cible de nos opérations", a répété M. Rasmussen, interrogé sur le raid aérien mené par la coalition sur un convoi du dirigeant déchu, le 20 octobre à Syrte, qui a conduit à son arrestation, avant d'être tué.
"Non, nous ne savions pas" que Kadhafi était dans le convoi, a-t-il indiqué. "Nous avons frappé des cibles militaires légitimes et un convoi armé est une cible militaire légitime, car elle peut constituer une menace pour les civils", a-t-il ajouté. Concernant la Syrie, en proie à une contestation réprimée dans le sang depuis la mi-mars, il a par ailleurs affirmé qu'une intervention militaire de l'Alliance atlantique était "totalement exclue".
"C'est totalement exclu. Nous n'avons aucunement l'intention d'intervenir en Syrie", a déclaré M. Rasmussen. "Evidemment je condamne fermement la répression des forces de sécurité contre les civils en Syrie. C'est absolument scandaleux", a-t-il dit, au lendemain d'une nouvelle journée de manifestations qui a fait sept morts en Syrie.
"Tout d'abord, nous avons pris la responsabilité de l'opération en Libye parce qu'il y avait un mandat clair des Nations unies, car nous avons eu un soutien fort et actif des pays de la région", a-t-il poursuivi estimant qu'"aucune de ces conditions n'est remplie en Syrie" et soulignant qu'il fallait "prendre des décisions au cas par cas".
La zone d'exclusion aérienne et un blocus naval, appliqués par l'Otan depuis le 31 mars, prendront fin à 23H59 (21H59 GMT), conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ayant mis fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye. Le Conseil national de transition (CNT) avait pourtant demandé mercredi le maintien de l'Otan
en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays. Mais l'OTAN a jugé que les civils étaient à l'abri des attaques après que le nouveau régime a déclaré le pays libéré après la mort de Kadhafi et la chute de sa ville natale de Syrte. M. Rasmussen a répété lundi qu'il ne prévoyait pas désormais un rôle majeur de l'Otan. "Maintenant c'est aux Nations Unies de prendre les devants de l'aide internationale", a-t-il déclaré.
"Mais l'OTAN a une certaine expertise, notamment au sein de la défense et la réforme du secteur de sécurité. Donc, si la Libye en fait la demande, il serait tout à fait naturel d'offrir cette expertise au profit du peuple libyen", a-t-il ajouté. L'Alliance, qui n'a subi aucune perte humaine, ne communique pas sur le nombre de morts provoquées par ces frappes, mais estime avoir réussi à limiter au maximum les dégâts collatéraux grâce à des règles d'engagement très strictes.
"Nous n'avons pas de confirmation quant à d'éventuelles pertes civiles", a déclaré M. Rasmussen. "Nous avons déclaré une fois publiquement que nous ne pouvions pas exclure la possibilité d'avoir causé des pertes civiles, mais l'enquête ne pouvait pas le confirmer", a-t-il encore dit.


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