Algérie

Vieux bâti, une bombe à retardement Laghouat



Quelque 11.279 logements précaires, dont 6.928 bidonvilles, ont été recensés dans la wilaya de Laghouat. Les constructions, dont la majorité menace ruine, abritent plus de 3.728 familles dénombrées à travers 88 sites urbains à Aflou, Hassi Rmel et Laghouat. L'arrivée de la saison des pluies pose aussi le problème du vieux bâti, classé dans la catégorie rouge, mais toujours occupé. Selon les données officielles, la wilaya a recensé près de 4.351 unités, entre les quartiers Zgag El Hadj, Safah Guerbia, Chetit et Magtaâ Guebli. Ces bâtisses en toub risquent de s'effondrer à tout moment. Murs lézardés, escaliers et plusieurs plafonds effondrés, infiltration d'eau pluviales, humidités, entre autres constituent une véritable bombe à retardement. A la moindre précipitation, nous sommes contraint de quitter nos habitations et de passer la nuit à la belle étoile. Nous espérons une intervention des autorités concernées, car la pire est à craindre, témoignent des responsables de familles. En effet, ces logements classés précaires sont du vieux bâti à base de matériaux hétéroclites, notamment le toub ne répondant pas aux normes d'urbanisme et au cadre de vie des citoyens. Cela au moment où les services de la construction de la wilaya sont confrontés à un déficit en logements estimé à 21.113 unités, sur fond d'une densité démographique très importante. La demande, elle, avoisine les 18.000 dossiers pour la seule commune de Laghouat " le sol s'affaisse, le carrelage se craquelle et les murs s'écartent ", nous confie une mère en détresse, précisant également que toutes les fissures sont habitées par des rats et autres rampants ". Dans le cadre des efforts déployés en matière de lutte contre l'habitat précaire, la wilaya de Laghouat a réceptionné 3.200 logements répartis entre les communes d'Aflou (500 unités), Bellil (1.200 unités) et Laghouat (812 unités). Un programme complémentaire à un lot de 5.952 unités a, par ailleurs, été alloué à la région dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009. Mais, lorsqu'on sait que la wilaya de Laghouat comporte beaucoup de communes rurales et plusieurs mechtas, il s'avère que le logement de type rural s'impose. Or, la majorité des postulants butent sur le problème récurrent des actes administratifs. Ce qui fait que cette opération se trouve à l'arrêt, tandis qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, ce sont les poumons fonciers qui font défaut. Dans l'intervalle, l'engouement affiché par l'aide à l'habitat rural a créé une forte tension que les élus locaux n'arrivent pas à contenir. Même topo pour le logement participatif où l'offre reste insuffisante. Toujours est-il que Laghouat perd peu à peu son cachet architectural, c'est le plan type qu'on retrouve à l'Est comme à l'Ouest, au Sud ou au Nord. C'est-à-dire en poteaux poutres, une forêt de maison qui n'ont plus cette richesse qu'avait avant le Ksar ou le village kabyle perché, avec ses qualités environnementales. Pourtant, le M'zab reste une leçon de grande architecture.
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