Algérie

Victimes du terrorisme à Blida



Boycott par Djazairouna du référendum Les membres de l?association des victimes du terrorisme et des ayants droit Djazairouna, réunis en assemblée générale hier, ont voté unanimement pour le boycott du référendum sur la charte portant sur la réconciliation nationale. « Nous irons ce jour-là aux cimetières nous prosterner sur les tombes de nos morts », éclatera un vieil homme qui s?est dit outré par la manière dont « le peuple semble embrigadé : ils ont voulu faire de nous des socialistes et nous le sommes devenus puis ils ont dit qu?il faut être capitalistes et ils y travaillent ! Quand aurons-nous véritablement droit au chapitre ? » Une mère dira qu?elle n?a appris qu?après coup les visites de MM. Ouyahia et Belkhadem à Blida : « Pourquoi ne nous avisent-ils pas pour que nous puissions leur donner notre avis directement, de vive voix ? » Salim, membre de l?association, parlera du « souvenir amer laissé par Ouyahia en 1997 ». Devant l?assistance, il rappellera que c?était M. Ouyahia qui avait interdit le départ des enfants à l?étranger : « L?avion affrété par Handicap International était resté toute la journée à l?aéroport dans l?espoir d?emmener nos enfants passer des vacances et est reparti vide. » Des femmes ont acquiescé et parleront de 1500 enfants qui avaient été interdits de sortie du territoire sans qu?il y ait eu compensation. « Nous n?avons pas oublié et nous n?oublierons jamais ! », s?écriera une femme, la cinquantaine, voilée mais avec une gestuelle qui illustrait bien plus son refus de tout pardon. La salle où étaient réunis les membres de l?association Djazairouna était chauffée uniquement par le halètement des présents. « Pourquoi Bush n?a pas pardonné à Saddam qu?il traite de terroriste ? », lancera une autre femme qui précisera : « Le projet ne nous concerne pas et n?arrange pas nos affaires. » L?ensemble était d?accord pour déclarer que l?occasion ne leur a pas été donnée en ces moments pour exprimer leur point de vue contradictoire. « C?est le moindre des respects qu?on nous doit si on veut tracer le chemin vers la réconciliation », affirmera encore une autre femme avant qu?un jeune apportera la précision que les victimes et leurs ayants droit ne représentent qu?une infime partie des électeurs et que leur voix sera noyée. Dans la déclaration finale du bureau de l?association, il est précisé : « Une réconciliation nationale doit être adaptée aux instruments internationaux conformément à la Convention de Genève relative à la protection des civils. »



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