Algérie - A la une

Vers une marche de huit jours vers le siège de l'ONU à Genève



La pluie torrentielle de dimanche a réduit la manifestation dominicale à Montréal à son expression symbolique, dans tous les sens du terme. Le rassemblement a été consacré aux perspectives de la révolution du sourire, mais surtout à la situation des détenus d'opinion, dont les portraits de certains agrémentaient la manifestation à la place du Canada, au centre-ville de Montréal.Le débat a fait émerger des divergences de vue sur la manière d'appréhender la suite des événements, ce que certains manifestants n'ont pas apprécié, alors que cela fait partie de la pratique démocratique, ont convenu d'autres, plus nombreux. Ces derniers, opposés à la doxa anti-révolution "par principe", ont appelé à l'apaisement. Un appel destiné aussi au pouvoir qui n'a pas arrêté la machine répressive, malgré la trêve sanitaire. "On n'a pas le droit de diaboliser les hirakistes dont on ne partage pas nécessairement la vision et la démarche.
Le Hirak est horizontal, tous les avis méritent d'être écoutés, et ce, dans le respect mutuel", a clamé un intervenant, citant l'exemple du Canada pour plaider en faveur d'un véritable vivre-ensemble, y compris au sein du Hirak. D'autres militants, initiateurs de la pétition pour la libération des détenus de la révolution populaire, comptent participer symboliquement à la marche de huit jours, prévue du 15 au 23 août, de Lyon, en France, jusqu'au siège onusien de Genève, en Suisse. L'initiative a mobilisé nombre de hirakistes en Europe. Les signataires veulent ainsi participer à cette marche par le biais de leur pétition que les organisateurs se chargeront de remettre aux responsables onusiens.
Adoptée au mois d'avril par le Forum citoyen des Algériens de Montréal, la pétition signée par plus de 2 000 personnes appelle à la libération des détenus du hirak. Elle condamne "l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire" qui réprime les citoyens. L'épisode des journalistes de France 24 arrêtés et libérés le lendemain a fini par rappeler à nombre de hirakistes cette réalité d'une "justice non indépendante", a-t-on martelé. La marche de huit jours arrivera à Genève la veille de la session du Secrétariat des droits de l'Homme de l'ONU. Du 24 au 28 août, le Groupe de travail sur la détention arbitraire tiendra sa 88e session ordinaire.
C'est cette opportunité que les hirakistes veulent exploiter pour tenter d'inscrire le cas algérien à l'ordre du jour de la session onusienne. Par ailleurs, le Comité de soutien des droits humains en Algérie tiendra, jeudi, un rassemblement devant le siège de l'ONG Amnesty International à Montréal, une veillée pour rappeler l'arbitraire dont sont victimes les détenus d'opinion et les prisonniers politiques.

Yahia Arkat
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)