Algérie

Vers une grève nationale à Digromed



« On a faim, on n'arrive plus à convaincre nos enfants, ma fille qui est étudiante porte depuis plusieurs mois des souliers troués », telle a été la réplique d'un travailleur de l'unité d'Oran de Digromed, visiblement au bord du désespoir, après les interventions de plusieurs responsables syndicaux, parmi lesquels un représentant de l'union de wilaya de l'UGTA, venus animer une Assemblée générale du collectif des travailleurs, tenue hier. Ce cri de détresse reflète la situation dramatique que vit le personnel de cette unité et qui est entré en grève depuis 45 jours pour revendiquer le versement de 5 mois de salaires. Pourtant, une sortie de crise a été annoncée à la fin février avec l'adoption du conseil d'administration de Digromed du protocole d'accord collectif et du paiement des arriérés de salaires. Cet espoir a été anéanti, selon un membre du CA, suite au volte-face de la Direction générale de soumettre le contenu du protocole d'accord au service du contentieux en dépit de son élaboration sur la base de la convention de branche. Le représentant de l'union de wilaya de l'UGTA a précisé qu'il allait exposer le cas de l'unité d'Oran, lors du congrès de la centrale syndicale fixé au 28 du mois courant avec à l'appui un dossier ficelé comprenant tous les documents relatant le conflit. Lors du débat, les travailleurs ont fait remarquer que l'action menée qu'au niveau de l'unité d'Oran n'a pas eu l'effet escompté et que les responsables centraux, aussi bien de l'entreprise que ceux de la SGP GEFAC, sont restés muets sur la question. De l'avis général, il ressort qu'une grève, aussi illimitée soit-elle, menée localement et dans une entreprise inactive et sans le moindre plan de charge, ne pouvait avoir l'impact attendu d'où, l'exigence d'aller vers des actions d'envergure. Sur ce plan, il a été décidé à l'issue de l'AG, de sensibiliser l'ensemble des 14 unités du territoire national pour déclencher une grève générale pour revendiquer la mise en oeuvre du protocole d'accords tel qu'il a été arrêté lors des réunions du conseil d'administration, et une autre action de protestation pour l'unité d'Oran pour revendiquer le paiement des 5 mois de salaires. En somme, comme devait le rappeler Abderahmane Henni, membre du syndicat d'entreprise et du CA, les deux questions restent liées, du fait que si le protocole d'accord n'est pas mis en oeuvre, le versement des salaires, même si les arriérés sont perçus, risque de se poser dans l'avenir. Il dira que les responsables de l'entreprise sont conscients que des travailleurs d'une unité inactive en grève ne pourrait peser lourd dans la prise de décision. Certains iront même jusqu'à dire que ce qui est recherché est le pourrissement. Sur une réalité bien admise par les intervenants, à savoir la perte des parts du marché de Digromed, tous les avis ont concordé sur la responsabilité des gestionnaires de l'entreprise sur ce déclin et que le travailleur ne pourrait en aucun cas être pointé du doigt. La privatisation par cession des actifs étant l'alternative retenue demeure avantageuse pour le personnel, a tenu a rappeler M. Henni en précisant que s'il était question de liquidation, les indemnités se limiteront à trois mensualités.
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