Algérie - Revue de Presse

Vaste programme de modernisation du chemin de fer



Il était temps de remettre le train sur les rails Indice probant de mesure du degré de développement d?un pays, les transports représentent ce secteur névralgique délaissé par les pouvoirs successifs des décennies durant. Les pouvoirs publics se rendent à l?évidence de l?importance des retards occasionnés et tentent de parer au plus pressé. Afin de remettre le train sur les rails, le conseil de gouvernement a décidé d?allouer une enveloppe de 500 milliards DA dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2007 pour la réalisation de 700 km de voies ferrées. Selon le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, « pour tout le programme 2005-2009, le secteur du rail avait déjà bénéficié d?une enveloppe de 500 milliards DA pour réaliser au moins 500 km de voies ferrées sur cette période quinquennale ». Et d?ajouter : « Nous sommes convaincus qu?avec cette enveloppe complémentaire, nous pourrons faire avancer les projets et projeter dans l?avenir le programme de 700 km. » Les pouvoirs publics semblent ainsi décidés à réaliser le programme de la rocade nord, avec ses pénétrantes sur les Hauts Plateaux et le Sud. Un programme qui, selon le premier responsable du secteur, s?inscrit dans le schéma directeur 2025 conformément à l?aménagement du territoire, et qui sera réalisé avec le concours du budget de l?Etat « dans des proportions supportables ». L?objectif du gouvernement étant de porter le réseau actuel à 6300 km, contre 4200 km de réseau actuel, dont seulement 3800 km sont exploitables, soulignent les responsables de la SNTF. Un réseau estimé faible par rapport à l?immensité du territoire national et dont la nécessité de développement se fait sentir aussi par le phénomène de congestion qui affecte les réseaux routiers qui supportent plus de 90% des transports de marchandises et de voyageurs. Nonobstant le fait que le rail puisse constituer un complément par le système des plateformes intermodales ou de plateformes plurimodales, le chemins de fer est reconnu comme étant le mode de transport le moins polluant, économique en matière de consommation d?énergie et d?occupation des espaces. Des études montrent, à titre illustratif, qu?un train céréalier complet équivaut à 55 semi-remorques, alors que le rapport d?occupation du sol du chemin de fer et de la route est de 1 pour 40. En 1997, le Conseil économique et social (CNES) reconnaissait que le développement du secteur était marqué par une série de déséquilibres entre les modes de transport, la politique tarifaire et les prix de revient, ainsi que la spatialisation de l?outil de transport et le maillage du réseau de communication. Soulignant en outre que « le développement des transports (infrastructures et matériels, tous modes confondus) a souvent obéi à l?influence de la pression du "coup par coup", ce qui a abouti à une forte proportion des dépenses d?infrastructures et d?entretien (à l?intérieur de chaque mode) prise en charge par la collectivité sans s?assurer d?un minimum d?efficacité et de rentabilité économique des investissements consentis. De même, avertit le CNES, « la coordination indispensable entre les modes de transport est restée insuffisante et n?a pas permis d?assurer la complémentarité opérationnelle requise, à travers l?élaboration et la mise en ?uvre d?un schéma global des transports ». Avec l?injection de budgets importants dont le PSRE avait consacré 82 milliards DA au secteur, des projets ont étés lancés et/ou relancés et dont l?exécution est assurée par des entreprises étrangères (espagnoles, chinoises, françaises et italiennes notamment) ainsi que des entreprises nationales. Quant à l?opérateur national, la SNTF, qui dispose d?un parc de 200 locomotives dont la moitié est à l?arrêt, son DG, Abdelhamid Lalaïmia, a indiqué que l?entreprise a engagé une réhabilitation de 43 voitures de voyageurs de grandes lignes. La commande du matériel est attendue pour juillet. La deuxième partie sera lancée en septembre. De même que la SNTF, ajoute-t-il, a eu l?accord du Trésor public pour la réhabilitation de 49 locomotives. La SNTF va acquérir 30 locomotives dont les 10 premières arriveront le 27 juillet, 17 autorails dont la première livraison commencera en octobre 2007. Ainsi que 64 rames automotrices pour la banlieue d?Alger pour avril 2008. Et le reste du matériel se fera suivant l?avancement des travaux, a-t-il souligné. Et comme les achats de locomotives se sont faits chez le canadien EMD, un centre de formation professionnelle, comme mesure d?accompagnement, sera construit à Rouiba, selon le DG de la SNTF. S?il est admis que le chemin de fer a un coût de construction et d?équipement élevé et requiert une gestion plus complexe que celle des routes, l?écueil des financements semble résolu vu les budgets consacrés au secteur grâce à l?embellie financière du pays. Mais la bataille du rail algérien est loin d?être gagnée. Pour l?heure, les pouvoirs publics et les opérateurs étatiques assurent qu?elle est belle et bien engagée.
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