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USA : Créations d'emplois moins fortes que prévu



Le taux de chômage est resté stable en novembre, à 3,7%, pour le troisième mois d'affilée, mais les créations d'emplois ont été moins fortes que prévu, selon des données publiées vendredi par le département du Travail.
Les créations d'emplois sont tombées à 155.000 le mois dernier, après 237.000 en octobre (révision en baisse), un nombre inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 185.000 créations.
Les salaires ont, quant à eux, enregistré une hausse de 0,2% par rapport au mois d'octobre. Et sur un an, la croissance des salaires s'est accélérée à 3,1%, soit un rythme bien supérieur à celui de l'inflation. Cette semaine, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell s'était toutefois montré prudent sur la hausse des salaires observée récemment, relevant que cette dernière n'était pas équitablement partagée. Dans un discours à Washington lundi, il a ainsi noté que "même s'il y a eu des avancées récemment dans la croissance des salaires, les basses rémunérations ont augmenté très lentement ces dernières décennies". A 3,7%, le taux de chômage est resté stable à son plus faible niveau depuis 48 ans. Il s'est inscrit en baisse de 0,4% par rapport à novembre 2017.
Il y avait encore, en novembre, six millions de chômeurs aux Etats-Unis. Mais sur un an, le nombre de chômeurs a diminué de 641.000, a précisé l'administration Trump. Pour autant, plus de personnes (4,8 millions contre 4,6 millions en octobre) étaient employées à temps partiel, faute de trouver un emploi à temps complet. Et le taux de chômage des Noirs (5,9%) était encore bien supérieur à celui des Blancs (3,4%), des Asiatiques (+2,7%) et des Hispaniques (+4,5%). Le taux de participation à l'emploi est resté, lui, inchangé par rapport au mois précédent, à 62,9%. L'économie des Etats-Unis, stimulée par la baisse des impôts et portée par la consommation, s'est accrue de 3,5% au troisième trimestre. En novembre, ce sont les secteurs de la santé et des services professionnels et aux entreprises qui ont le plus embauché (respectivement 32.000 nouvelles créations d'emplois), suivis de l'industrie manufacturière (+27.000), un des chevaux de bataille de l'administration Trump, qui entend ramener l'emploi industriel aux Etats-Unis.
Le secteur des transports et de stockage a ajouté 25.000 emplois, tandis que celui de la distribution en a créé 18.000.

Le déficit commercial atteint un niveau inédit
Le déficit commercial des Etats-Unis s'est une nouvelle fois creusé en octobre pour atteindre un niveau inédit en 10 ans, sous l'effet d'importations record et d'une baisse des exportations.
Le déficit des biens et services s'est établi à 55,5 milliards de dollars avec des exportations en baisse de 0,1% à 211 milliards et des importations en hausse de 0,2% à 266,5 milliards, selon les données publiées par le département du Commerce.
Ce déficit est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 54,7 milliards.
Le seul déficit portant sur les échanges de biens a bondi de 9,8% comparé à septembre.
Et le déficit de biens avec la Chine, avec laquelle Washington s'efforce de concrétiser un accord commercial après l'annonce d'une trêve le week-end dernier, s'est une nouvelle fois inscrit en hausse en octobre à 38,18 milliards (+2%). Le département du Commerce souligne que, non ajusté des variations saisonnières, le déficit avec Pékin est même un record absolu.
En octobre, les Américains ont acheté davantage de biens de consommation, de préparations pharmaceutiques, de voitures ainsi que de pièces détachées automobiles. Ils ont également acheté davantage de services à l'étranger comme ceux relatifs aux voyages.
En revanche, les exportations ont baissé dans le secteur alimentaire et des boissons ainsi que dans le secteur-clé de l'aéronautique civil qui tire traditionnellement les exportations américaines.
Par zone géographique, le déficit des biens avec l'Union européenne a atteint 15,05 milliards, soit une augmentation de 6%. De quoi irriter le président Donald Trump qui exige de l'Europe d'ouvrir davantage son marché aux produits américains.
Cumulé sur les 10 mois de l'année, le déficit commercial américain avec le reste du monde bondit de 11,4%.
Le président américain entend réduire le déficit commercial des Etats-Unis avec le reste du monde, estimant que celui-ci est nuisible aux entreprises et travailleurs américains.
Il accuse aussi Pékin de creuser le déficit américain en raison de pratiques déloyales en subventionnant par exemple les entreprises chinoises pour exporter à bas prix.
Alors que les deux pays étaient engagés depuis des mois dans une bataille commerciale, s'imposant mutuellement des taxes douanières supplémentaires sur des centaines de milliards de dollars d'importations, ils ont annoncé il y a quelques jours le dégel de leur relation commerciale.
Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont en effet annoncé un consensus en marge du sommet du G20 le week-end dernier.
Et, alors que des doutes se sont multipliés depuis sur la possibilité d'un véritable accord, le ministère chinois du Commerce a affirmé jeudi que la Chine allait "mettre en ?uvre immédiatement (les points de) consensus auxquels sont parvenues les deux parties en matière de produits agricoles, d'énergie, d'automobile et autres biens spécifiques".
Parallèlement à ce contentieux avec la Chine, Washington s'efforce d'obtenir une plus grande ouverture du marché européen. En juillet dernier, Donald Trump avait annoncé une trêve avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui peine à se concrétiser par un accord.

Les entreprises "moins optimistes"
Les entreprises américaines se sont montrées "moins optimistes" au mois de novembre en raison de l'incertitude créée par la guerre commerciale, la hausse des taux d'intérêt et les difficultés à embaucher, selon le rapport de conjoncture de la Fed publié.
"La plupart des régions ont rapporté que les entreprises continuent de voir les choses de manière positive, toutefois, l'optimisme s'est fané dans certaines d'entre elles où des sources citent l'incertitude accrue créée par les tarifs douaniers, la hausse des taux d'intérêt et les contraintes sur le marché du travail", écrit la Fed dans son Livre beige, un rapport de conjoncture publié toutes les six semaines.
Les douze régions sondées par la Fed ont enregistré une progression de leur activité mais parfois seulement modestement comme dans les régions de St-Louis et du Kansas. Les régions de Dallas et de Philadelphie ont souligné que la croissance avait ralenti par rapport aux mois précédents.
Le manque de main d'?uvre a fait sentir ses effets dans toutes les régions et elles ont par conséquent enregistré une hausse des salaires mais aussi une hausse des avantages non-salariaux (aide à l'assurance santé, plus de congés payés, etc) pour tenter de séduire des employés potentiels.
Les prix pour leur part ont "modestement augmenté dans la plupart des régions", note encore le Livre beige.
Le Comité monétaire de la banque centrale doit se réunir le 18 et 19 décembre et devrait, de l'avis de la quasi-totalité des analystes, donner un nouveau tour de vis en augmentant son taux directeur d'un quart de point de pourcentage.
Le Livre beige de novembre ne change pas fondamentalement la donne.
En revanche, le ton des ténors de l'institut d'émission, et notamment de son président Jerome Powell, s'est quelque peu adouci ces dernières semaines laissant les économistes moins certains du nombre de hausses des taux de la Fed l'année prochaine.
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