Algérie

Université : la tension monte à l'USTO



La tension monte dans les campus universitaires. Un durcissement du mouvement de contestation lancé la semaine dernière par l'Union générale estudiantine libre (UGEL) prend forme et risque de paralyser dans les prochains jours plusieurs instituts universitaires. La section Oran-Est de l'UGEL exige l'ouverture du dialogue entre les représentants des étudiants et le ministère de tutelle. Les représentants de cette organisation estudiantine ne veulent plus avoir à faire aux responsables locaux et demandent, désormais, l'intervention directe du ministre pour trouver des «solutions concrètes» à leurs doléances. Hier, les étudiants de l'institut de l'éducation physique et sport de l'université Mohamed Boudiaf ont entamé une grève ouverte pour dénoncer, selon leurs propos, un «grave pourrissement» dans les conditions d'enseignement dans cet institut. Les étudiants, qui ont organisé durant la journée d'hier un piquet de grève devant le complexe sportif, ont menacé de hausser le ton au cas où leurs revendications ne sont pas prises en charge par le rectorat. Les étudiants dénoncent un manque flagrant dans l'encadrement pédagogique. «Il y a un seul enseignant qui a un doctorat dans notre institut et certains professeurs enseignent quatre modules dans la même année», regrette un représentant des concernés. Ces derniers dénoncent également l'application de nouvelles conditions de passage par l'administration, sans la consultation des étudiants, ce qui a eu comme conséquence l'ajournement d'une dizaine d'étudiants de deuxième année, ainsi que ceux de la troisième année. Les contestataires se plaignent aussi de la non-ouverture du Master dans cet institut, ce qui contraint les étudiants à se déplacer à Mostaganem pour continuer leur cursus. Ils évoquent d'autres problèmes d'ordre pédagogique et le manque de moyens matériels qui se répercutent sur les conditions d'études dans cet institut. «La chaudière de la piscine n'est pas opérationnelle, ce qui nous oblige à nager dans une eau glacée», martèle ce jeune étudiant. D'autres évoquent des retards dans le lancement des stages pratiques et l'absence flagrante dans les moyens pédagogiques, comme l'internet, les équipements pédagogiques et les manuels. Les étudiants de la nouvelle faculté des sciences humaines et de la civilisation islamique située à l'USTO ont organisé, de leur côté, hier matin, une marche de contestation à l'intérieur de cette faculté pour dénoncer, selon eux, une «dégradation des conditions d'enseignement». Les concernés, par le biais de la section Oran-Centre de l'UGEL, ont annoncé l'organisation d'une autre action de contestation générale aujourd'hui qui devra paralyser cette nouvelle faculté. «Nous allons bloquer les accès de cette faculté jusqu'à l'aboutissement de nos revendications qui tournent autour de l'amélioration des conditions d'études, l'ouverture d'une spécialité d'audiovisuel pour l'institut de l'information et de la communication et l'affectation d'enseignants universitaires spécialisés», affirme le président de la section Oran-Centre de l'UGEL. Il est à noter que depuis la semaine dernière, des actions de protestation encadrées par l'UGEL sont organisées régulièrement à l'université Mohamed Boudiaf pour dénoncer une «dégradation des conditions d'études», notamment après l'application du nouveau système LMD qui ne cesse de prouver, selon les contestataires, ses limites.
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