Algérie

Université: la sécurité industrielle sans les industriels



La journée d'études autour de la culture de la sécurité industrielle au sein des entreprises, organisée hier à l'université d'Es-Sénia par l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (IMSI) a été marquée par l'absence des principaux concernés à savoir les chefs d'entreprise, pourtant invités pour y prendre part. Après les allocutions d'ouverture prononcées par le recteur et le directeur de l'IMSI, plusieurs conférenciers se sont succédé pour cerner la problématique de la sécurité et de l'hygiène en milieu industriel. Ils étaient tous unanimes à poser la difficile équation entre les impératifs de production, dictée par la mondialisation, et les exigences de sécurité. Ils mettront l'accent sur la nécessité d'impliquer tous les acteurs évoluant au sein de l'entreprise, à l'instar du chef d'entreprise qui ne doit lésiner sur aucun moyen permettant la protection de son capital humain qui représente, abstraction faite du degré d'automatisation atteint, la valeur sûre pour la production de richesses et également du travailleur qui doit bénéficier d'une formation adéquate en matière de sécurité et d'hygiène, un volet qui doit être intégré dans son cursus. De son côté, le Dr Habchi, médecin de travail à la zone industrielle d'Arzew, mettra en relief le décalage existant entre la législation nationale de protection du travailleur et les faits qui expriment clairement que dans la plupart des entreprises les mesures de sécurité ne sont que de vains mots. Le conférencier rappellera à l'assistance le chiffre effarant de 50.000 accidents de travail enregistrés annuellement et près de 1.000 cas de maladies professionnelles pour la seule année 2003, avec une prédominance de la surdité. Pour le Dr Habchi, il ne s'agit pas seulement d'effectuer des visites d'embauche et d'autres périodiques pour le personnel, mais le plus important est de procéder à des visites de postes de travail. Concernant le niveau de couverture en matière de médecine du travail, l'intervenant donnera un chiffre de 500 médecins pour tout le pays et devant prendre en charge quelque 1,1 million de travailleurs. A ce titre, il est à préciser que ce dernier chiffre reste aléatoire, car il ne reflète nullement le nombre exact de personnes actives, et ce, en raison du faible niveau de déclarations à la sécurité sociale. Au programme de cette importante rencontre, une quinzaine de conférences suivies de temps à autres de débats, ainsi que plusieurs communications par affiches ont été prévues. En plus des spécialistes, chercheurs et autres universitaires algériens qui ont pris part à cette journée d'études, deux autres conférenciers en provenance respectivement de l'INSA de Toulouse et de l'ENSIL de Limoges, en France, devaient intervenir pour apporter quelques éclaircissements sur le domaine de la sécurité industrielle telle que pratiquée dans le monde et quelques exemples pratiques. Il est à remarquer que le contenu des interventions était rarement accompagné d'exemples précis d'entreprises et a été limité à énoncer quelques principes théoriques, certes bon à rappeler, mais qui ont été avancés à plusieurs reprises avec des diagnostics similaires à celui d'hier. Ceci dénote l'absence de coordination entre les chercheurs et les utilisateurs à savoir les entreprises. A cet effet, un organisateur nous apprend que les travaux réalisés au niveau de l'IMSI soit par les chercheurs, soit dans le cadre des mémoires n'ont jamais constitué des centres d'intérêt pour les entreprises, dont certaines continuent de faire appel à des spécialistes étrangers pour des travaux qui peuvent facilement être effectués au niveau local.
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