Algérie

Université de Sidi Bel-Abbès


«Akhir Halqa» au «Coin de l’artiste» «Le coin de l’artiste de l’atelier universitaire Djillal Liabès a sans conteste connu ce jeudi une consécration et peut se targuer d’avoir fixé un rendez vous artistique incontournable tant la charge émotionnelle et la qualité des œuvres sont flagrantes. Cette fois, l’invité d’honneur est celui qui fait figure de meddah, goual, animateur et comédien, en l’occurrence Abbès Lacarne accompagné de ses compagnons du «Café littéraire» du théâtre régional de Sidi Bel-Abbès. Le musicien Nebbal Aek -dont les mélodies et les paroles ont reçu une chaleureuse ovation- et Abbès Sedjerari le chantre et danseur alaoui. Le groupe a offert à un parterre d’étudiants –surchauffés et électrisés par la prestation des protagonistes de «Akhir Halqa»-, une mosaïque de Maâni, d’anecdotes des quartiers populaires et d’adages, qui introduit un extrait de la comédie de Djouha, héros populaire, miroir déformé des vices de la vie, cachant la vérité à ceux qui la redoute, des grandes sentences de Abderrahmane El Mejdoub.On aura également remarqué la présence du poète de la passion vertueuse, Arbi Kada, l’auteur de ces vers: «Et s’éveille en mon être le poème/tel l’automne/ et je m’élance malgré la distance/ vers toi/t’atteindre/que faire si je meurs avant de croiser Aya /mon cœur me révèle qu’ici Aya sera vue». Abbès Lacarne aura à lui seul cristalliser une salle emportée par le geste et le verbe des anciens. Il donnera un aperçu de ce qui constitue la culture maghrébine face à l’élite bélabesienne. A la fin, il prendra la parole pour présenter sa halqa dans laquelle il brossera son parcours d’artiste. D’abord, au sein des scouts avant de se retrouver dans le début des années 60 au sein de la troupe Masrah Chaâbi sous la houlette de feu Saïm EL Hadj. Il affirmera en substance: «il y a eu un stage à Alger dirigé par Henri Cordreau sous l’égide du TNA, du temps de Mustapha Kateb. C’est là que j’ai découvert la forme du théâtre populaire. J’ai dû laisser mûrir les choses en moi pendant une quarantaine d’année et voilà le miracle a eu lieu. Akhir Halqa a surgi de mes «tripes». C’est mon enfance qui défile, c’est ma tahtaha qui reprend racine.» Dans un élan d’instinct, Abbès Lacarne créera une mise en scène entre chaises, tables basses, verres de thé, gâteaux et interprète un passage de Ruiz Blas de Victor Hugo. Un clin d’œil qui traduit justement l’itinéraire de Saïm El Hadj. Un hommage légitime et un auteur resté encore méconnu.
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