Algérie - Revue de Presse

Grogne des étudiants Hier, le comité provisoire des étudiants autonomes de l?université d?Alger a organisé un rassemblement à l?université de Bouzaréah pour dénoncer « le désengagement financier de l?Etat et la paupérisation des étudiants ». Les étudiants exigent, en contrepartie, une véritable prise en charge pédagogique et sociale par la construction de nouveaux campus et cités universitaires. Approché, le secrétaire général de l?association Nedjma dira : « Près de 2500 étudiants sont affectés à la cité Sidi Abdellah alors qu?elle ne dispose même pas de clôture. Les résidents sont protégés par des patriotes. » Même son de cloche au bureau de l?Ugel où une étudiante indique que la cité Sidi Abdellah n?est qu?un assemblage de bâtiments dressés en plein air. « Ce sont des logements sociaux et non pas une cité. En plus, c?est l?isolement total. Pas de commerce ni service. Même le transport privé n?existe pas », dira-t-elle. Notre interlocutrice ajoute que seuls 8 bus sont réservés à ces résidents. « Il arrive parfois, et souvent vers 17 h, qu?une centaine d?étudiants attendent à l?arrêt sans qu?un seul Cous ne vienne », témoigne-t-elle. Un étudiant du même bureau avance un autre exemple. « A Ouled Fayet, les étudiants résident dans des chalets. Une solution provisoire qui va durer 4 ans ! ». Notre interlocuteur explique que durant les jours du marché de Ouled Fayet, les bus accèdent difficilement à la cité. La section de l?Ugel à Bouzaréah a, dans un communiqué remis à notre rédaction, prévu des journées de protestation cycliques à partir de cette semaine. Selon le document, divers problèmes sociopédagogiques entravent le bon déroulement des études. A titre d?exemple, les étudiants citent la surcharge des salles de cours et la non-ouverture de la bibliothèque. Quant au volet social, ils protestent contre l?insécurité qui règne dans les cités de jeunes filles, notamment durant la nuit, ainsi que la saturation des restos. Le LMD sème la crainte chez les étudiants Rarement saisi mais souvent rejeté, le nouveau système appelé LMD (licence master doctorat) a plongé les étudiants dans une confusion totale, mais surtout dans une crainte manifeste. Rencontré hier à Bouzaérah, un étudiant en 2e année sciences politiques estime que le LMD est imposé par le FMI. « Il est typiquement libéraliste », ajoute-t-il. Un autre, en 2e année de français, souligne que le LMD est une réforme parachutée par les Européens. D?après lui, le nouveau système vise « la privatisation, l?atomisation des filières et l?autonomie des universités ». Les filières des sciences sociales, continue-t-il, risquent de disparaître avec ce nouveau système. Poursuivant sa lecture, il annonce que le LMD ne répond pas aux aspirations des étudiants, mais aux besoins du marché mondial. « Même les enseignants du Cnes n?ont pas été associés à ce projet », déplore cet étudiant en appelant à ouvrir un débat avec tous les partenaires (enseignants, étudiants et travailleurs) pour défendre l?égalité des chances et l?enseignement public. Toutefois, nombreux sont les étudiants qui ne connaissent pas le contenu du LMD. Nacer, 1re année en français, avoue qu?il n?en a jamais entendu parler. Un autre, 1re année en bibliothéconomie, affirme qu?il a entendu ce concept mais qu?il n?en a rien compris. Une étudiante, 1re année français, venue de Béjaïa indique que le nouveau système est appliqué obligatoirement aux nouveaux bacheliers. « Beaucoup d?étudiants, explique-t-elle, sont orientés vers le LMD sans qu?ils sachent de quoi il s?agit. »



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