Algérie

Une ville, une histoire Aïcha




Mystère - C'est précisément cette maison continuellement fermée et perpétuellement cadenassée qui attirera bien des convoitises.
Elle s'appelle Aïcha. Mais on l'a toujours appelée Aïcha-Saada à Mostaganem.
Pourquoi Saada, pour la bonne et simple raison qu'elle avait construit une maison rudimentaire en parpaing sur un terrain nu qui avait appartenu à M. Saada. Ce dernier avait cédé la moitié à M. Lamur, un gros propriétaire de vignoble et M. Pognet richissime industriel qui avait une usine de tabac qui fabriquait des cigarettes de très mauvais goût.
A tel point qu'il lui a donné le nom de Job, le plus pauvre des prophètes.
Aïcha que l'on considérait comme légèrement fêlée de la tête avait deux passions.
Les poupées et les chats.
A force de fouiller tous les jours les poubelles des colons, elle avait réussi, surtout à la veille des fêtes de Noël où le enfants jetaient leurs vieux jouets, à ramasser plus d'une centaine de poupées.
Sa mansarde en était pleine. Il y avait des grandes, des petites, des neuves, des cassées, des estropiées.
Très patiente et très méticuleuse, elle finira par les réparer toutes et même à leur donner une certaine couleur.
Quant aux chats qu'elle adorait, elle en adoptera une cinquantaine qu'elle nourrissait grâce aux sardines pourries et à tous les os qu'elle ramassait quotidiennement dans les ordures. Tous les midis, elle les invitait à manger leur pitance devant chez elle. Aucun animal ne pouvait pénétrer chez elle ou n'était autorisé à le faire.
Et chez elle, c'était sacré.
C'est précisément cette maison continuellement fermée et perpétuellement cadenassée qui attirera bien des convoitises.
On disait que Aïcha Saada n'était pas folle, qu'elle donnait le change et qu'elle cachait en réalité un gros magot.
Mais ce que certains voyous ignorent, aveuglés par leurs stupides appétits et que la demeure de Aïcha était toutes les nuits protégée... surveillée... par des dizaines de chats... Ces chats qu'elle nourrissait régulièrement, comme une maman.
Pour échapper à leur furie un voleur qui voulait fracturer la maison de Aïcha n'a dû son salut qu'en prenant ses jambes à son cou.
Le message était clair et depuis personne n' est venu essayer ses talents de cambrioleur.


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