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Une victoire écrasante à convertir en réalisations imposantes



Une victoire écrasante à convertir en réalisations imposantes
Hassan GherabÀ l'opposé de cette offre, il y a eu une contre-offre portée par un groupe de personnalités et partis politiques, dont un était partie prenante du gouvernement et de la coalition présidentielle, appelant au boycott du scrutin, mais sans apporter une réelle alternative. Dans la même lignée, des mouvements de jeunes, dont Barakat, franchement opposé au 4e mandat et demandant le changement sans plus de programme, sont arrivés sur la scène politique. Enfin, le pays souffre d'un foyer de tension à Ghardaïa qui, même s'il n'a aucun rapport avec l'élection, s'invite déjà dans le bureau présidentiel.C'est de ce bouillonnement qu'est sorti le nom de Bouteflika qui, dès lors, est attendu pour non seulement aplanir tous les différends et mettre fin à toutes les injustices, mais surtout se poser en timonier avisé pour bien orienter et exploiter à bon escient la dynamique impulsée par l'élection présidentielle. Il a damé le pion à ses cinq concurrents, qui ne devraient cependant pas se transformer en adversaires, mais en acteurs actant complémentaires sur lesquels on peut s'appuyer. Au-delà des scores obtenus, Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Louisa Hanoune, Ali Faouzi Rebaïne et Moussa Touati sont tous entrés en campagne avec des programmes qui, même s'ils ne sont pas à tous points convaincants, apportent toutefois des solutions ou ouvrent des voies de réflexions qu'on gagnerait à exploiter pour le bien du pays. Or, on ne peut s'assurer de l'implication active d'un concurrent si on continue à confier les responsabilités sur la base de «qui est avec moi, qui est (ou était) contre moi». On a vu les répercussions de cette règle dans l'accueil qui a été réservé par les citoyens à certains ministres et responsables dont les résultats sont plus que douteux alors que de véritables compétences ont été marginalisées et/ou écartées parce qu'elles avaient émis un avis contraire ou soutenu tel candidat ou tel autre. Il serait regrettable qu'on assiste encore une fois à une chasse aux sorcières et qu'un tel gâchis se reproduise. Evidemment, il s'agira aussi pour les perdants d'accepter que leur défaite soit «rentabilisée» au bénéfice de la communauté en se mettant au service non d'un homme, d'un clan ou d'un pouvoir - qu'ils peuvent, doivent, continuer de critiquer-, mais du pays qui a besoin de toutes ses compétences.Le nouveau chef de l'Etat a aussi cette lourde tâche d'être le Président de tous les Algériens, dont plus du tiers n'a pas voté pour lui. Dans ce tiers, il y a les opposants qui doivent bénéficier de tous les droits de s'organiser, et exprimer leurs positions sans la moindre entrave ou bâillonnements. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a bien déclaré, hier lors de l'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle, que tout parti ou organisation est libre de s'exprimer, à condition qu'il le fasse dans le respect des règles et lois de la République. Mais la liberté d'expression doit être consacrée dans les faits et les actes, comme la levée de l'interdiction des marches et pour l'accès aux médias publics. Il appartient à l'opposition, de son côté, de se structurer et s'organiser, en minimisant les guerres de leadership qui l'ont jusque-là minée et divisée, faisant le jeu du pouvoir, pour se constituer en véritable contre-pouvoir capable d'influer, voire infléchir, les décisions des gouvernants.Les abstentionnistes sont aussi des citoyens qui ont tout simplement tourné le dos à la politique et tout ce qui y est attaché, de près ou de loin. Ils mettent dans le même sac pouvoir, opposition et presse, qu'elle soit privée ou publique, qu'ils accusent de rouler, tous, pour leurs propres intérêts. On est avec le pouvoir quand on y a quelque chose à gagner et contre lui quand on perd les privilèges, les avantages et/ou les dividendes qu'il octroie. M. Belaïz a une autre explication. À la question d'une journaliste sur les raisons de la baisse de la participation lors de cette élection par rapport à la précédente, le ministre dira que c'est une tendance mondiale, affirmant que d'autres pays où la démocratie a atteint des sommets connaissent la même désaffection des électeurs. «Il doit certainement y avoir des raisons qu'il appartient aux spécialistes d'analyser», dira-t-il. De plus, «l'Algérie ne vit pas une conjoncture normale, avec un environnement instable aux frontières, des tensions internes et des man?uvres étrangères visant la déstabilisation du pays», ajoutera-t-il pour compléter le tableau explicatif de l'abstention. Mais il ne pipera mot sur l'effet repoussoir qu'a eu le politique, avec ces scandales financiers à répétitions, les passe-droits, l'impunité couvant les dérives, les dépassements, voire les détournements, de hauts responsables, l'absence de toute obligation de résultats et sanctions, la corruption généralisée à tous les appareils de l'Etat et le système de gouvernance... C'est contre tout ça que devra se porter l'action du Président, action qui passera par la mise en place d'un gouvernement où la compétence et l'intégrité seront les seuls critères de choix et d'un système de gouvernance où la notion d'implication participative n'obéira pas à cette règle exclusive du «qui est avec moi, qui est (ou était) contre moi».Toutes les actions citées ci-dessus, et d'autres encore tout aussi prometteuses du changement que tous les Algériens attendent, sont dans le programme du candidat Abdelaziz Bouteflika. Aujourd'hui, il est le Président de tous les Algériens. Et tous les regards et les espoirs sont tournés vers lui, et les actions qu'il mettra en ?uvre.H. G.


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