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Une véritable success-story




Une véritable success-story
«?Si des mesures prophylactiques scientifiques ne sont pas prises à temps, le paludisme réapparaîtra dans les prochaines années, non seulement dans la wilaya de Ouargla, mais il frappera encore plus fort dans plusieurs villes du Sud, Tamanrasset et Ghardaïa en particulier», prévenaient déjà, il y a plus d'une décennie, soit au lendemain de l'apparition, en décembre 2000, de plusieurs de cas de paludisme de type Plasmodium Vivax dans la wilaya de Ouargla, le Dr Tarek Bachtarzi, alors médecin chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive au CHU Annaba, et Amar Mokhtari, ancien Aide entomologiste départemental (AED) de Annaba (années 1960). Ainsi, dès janvier 2001, les deux spécialistes avaient attaché le grelot au sujet de la résurgence du paludisme en Algérie. Et ce qu'ils avaient prédit a, malheureusement, fini par arriver aussi bien à Tamanrasset qu'à Ghardaïa.En témoignent : 55 cas en 2009, 339 en 2010,157 en 2011 et 800 cas en 2012, un record historique jamais atteint depuis 1975, tous à inscrire au sinistre actif de la première wilaya (Tamanrasset) et les 9 cas entre octobre et novembre 2013 à Ghardaïa. Une situation que M. Mokhtari, l'un des rares pionniers encore en vie de la lutte antipaludique dans le pays, a qualifiée de regrettable, d'indigne du glorieux parcours des Equipes mobiles départementales d'action sanitaire de masse (EMDASM) dans l'éradication du paludisme en Algérie (1960 et 1970).Un parcours qui, d'ailleurs, leur valut une reconnaissance internationale, de l'OMS surtout. Documents et rapports officiels à l'appui, se souvient avec fierté M. Mokhtari, à peine une année après le lancement, en 1968, depuis Annaba, département pilote et la région de Guelma, zone de démonstration du Programme national antipaludique (PNAP), des résultats impressionnants furent atteints ; le nombre de malades réduit de plus de moitié : les 5399 cas déclarés positifs en 1968, ramenés, l'année suivante, à seulement 2768. Mieux, au bout de la deuxième année de la phase d'attaque, les cas positifs s'établirent à 208. Des indices de performance dont l'écho eut atteint l'OMS. D'où la visite à Annaba, le 15 avril 1970, de son DG, M. Caprio et du directeur pour la région Europe, M. Candau.Sur place, les deux responsables, accompagnés de Tidjani Haddam, le ministre de la Santé de l'époque, furent surpris par les prouesses des EMDASM, dirigées par feu le Dr Khan, alors directeur de la santé de Annaba et son responsable départemental du paludisme, Ahmed Bouzidi. Des vétérans et tant d'autres de la lutte antipaludique, allant du médecin, technicien au simple agent d'aspersion, dont M. Mokhtari tient à rappeler, les yeux larmoyants, les sacrifices et le dévouement, traduits sur le terrain par des résultats spectaculaires : les 208 cas positifs de 1970 furent ramenés une année après à 31, puis à seulement 4 cas.L'Algérie obtint, de fait, le précieux certificat d'éradication du paludisme de l'OMS, se souvient M. Mokhtari qui avait à peine 20 piges lorsqu'il fut initié à l'entomologie par des sommités, dont MM. Holstein et Schepens, alors experts à l'Organisation. Notre interlocuteur, qui est également un des rares spécialistes à détenir des archives nationales et des rapports qui valent leur pesant d'or en matière d'entomologie et de lutte antipaludique en Algérie, se dit disposé à en faire profiter les praticiens, l'administration, les biologistes, chercheurs ou encore les étudiants susceptibles d'y être intéressés.Dans ce sens, se remémore t-il, le ministère de la Santé algérien fut saisi, correspondance du 2 juillet 2002. Depuis, aucune suite ne lui sera parvenue, toujours selon lui. En revanche, l'OMS n'avait pas tardé à répondre avec un vif intérêt à la même offre ? lettre du 7 août 2002 ? via son directeur exécutif pour les maladies transmissibles, le Dr David L.Heymann.







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