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Les moustiques font de la résistance !


Les moustiques font de la résistance !
Le mois de septembre sonne le glas des vacances et du farniente. Et si pour les estivants, notamment nos compatriotes émigrés, qui se font d'ailleurs de moins en moins nombreux, la grande bleue, le sable doré, les promenades et les détentes sont appelés à laisser place au travail et aux devoirs, pour les moustiques, ces hôtes indésirables qui ont hanté leurs longues soirées d'été, il reste encore du temps, assez de temps, pour continuer à sévir en toute quiétude.La grande chaleur et le taux d'humidité élevé aidant, le cycle reproduction-piqure-ponte de ces insectes diptères néfastes va se poursuivre. Des repas protéinés de sang humain lui permettant d'assurer le développement de ses ?ufs avant chaque ponte, le moustique peut toujours en «piquer». Et se goberger de toutes les protéines nécessaires à sa ponte ? 100 à 200 ?ufs/repas puisés auprès des humains ? pour renforcer son potentiel vectoriel dans la transmission à ces mêmes humains de certaines maladies graves, le paludisme surtout, seule l'anophèle femelle est capable de cette odieuse ingratitude.Pour mettre hors d'état de nuire «madame moustique», des spécialistes en entomologie, en médecine préventive et des épidémiologistes estiment qu'il est grand temps de mettre en ?uvre des plans de lutte anti-vectorielle à cause des risques potentiels qui pèsent sur la population, la période allant de la mi-aout à fin octobre, et les conditions climatiques étant des plus propices à la transmission.D'autant que les facteurs les confortant dans ce qu'ils affirment ne font pas défaut. Outre les pics de chaleur et d'humidité atteints depuis le début du mois en cours, les arrivées de migrants, sans contrôle sanitaire aucun, dont la plupart est issue de pays hautement paludogènes, ne peuvent être négligées, selon un vétéran de la lutte antipaludique en Algérie. En effet, prévient Amar Mokhtari, «des milliers de migrants venant d'un peu partout en Afrique subsaharienne ont réussi à franchir le territoire via des routes migratoires non contrôlées. Nombre d'entre eux peuvent être des porteurs sains, c'est-à-dire vivant avec le parasite du paludisme dans le sang sans pour autant être malade. Ces porteurs sains peuvent être piqués par des moustiques qui deviennent à leur tour porteurs de la maladie et risquent de piquer d'autres personnes saines. Les personnes contaminées, désormais porteuses du parasite, se font piquer par d'autres moustiques, donc eux aussi porteurs de la maladie infecteront ensuite d'autres personne et ainsi de suite?», explique cet ancien Aide entomologiste départemental (AED) de Annaba (années 1960).Quant aux symptômes de la maladie, il précisera qu'«ils se manifestent par une fièvre élevée accompagnée de douleurs diffuses (maux de tête, courbatures), de fatigue générale et de troubles digestifs». Raison pour laquelle, insistera-t-il, «ces symptômes peuvent être confondus avec ceux en rapport avec les intoxications alimentaires graves ou certaines maladies à transmission hydrique qui se multiplient en saison automno-estivale».D'où son appel au recours obligatoire au dépistage et à la mise en place d'observatoires épidémiologiques de veille destinés à assurer le suivi des facteurs susceptibles de favoriser l'apparition ou la réapparition de certaines maladies graves que l'on croyait disparues ou tout au moins maîtrisées. Est-ce à comprendre que le spectre du paludisme n'est pas près de s'éclipser avec la baisse de la température et que le moustique, une fois la saison estivale passée, sera toujours parmi nous ' A l'arrivée de l'automne et des premiers froids, les moustiques mâles et femelles disparaissent. Mais le couple laisse derrière lui sa progéniture, des millions d'?ufs pondus durant l'été, rétorque M. Mokhtari.Pour «Monsieur paludisme», engloutir des dépenses inutiles dans les opérations de désinsectisation en période de froid, c'est-à-dire lorsque les anophèles sont en état d'hibernation, risque d'exacerber la dispersion des moustiques. Pis, chez ces derniers, de telles pratiques favorisent le développement de la résistance. Se débarrasser de manière définitive de ces «sangsues» qui nous collent à la peau et venir à bout de leurs mille et un méfaits n'est, décidément, pas pour demain.


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