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Une semaine politique agitée


Une semaine politique agitée
La scène politique nationale est fortement secouée par la lettre des «19» adressée au chef de l'Etat. L'opinion publique tout comme les acteurs politiques ont été surpris par cette sortie qui prend de l'ampleur.Pour l'essentiel, les commentaires politiques se sont gardés d'attaquer la démarche. Dans le fond, elle rejoint les inquiétudes exprimées par différents intervenants politiques avant la reconduction de Bouteflika. Il faut dire aussi que les signataires venus d'horizons divers rendent difficile toute critique. Le casting est intelligemment réussi. La démarche des Drif-Bitat, Toumi, Hanoune, Guerroudj, Boudjedra, Ghechir et leurs camarades a indéniablement mis en difficulté l'entourage du Président. Elle a même semé le doute. Les réactions, jugées violentes, des partisans de Bouteflika seraient à la hauteur d'une «peur panique» qui s'est emparée de ceux mis en cause dans la lettre.Les signataires du document sollicitant une audience avec le président de la République estiment qu'ils ont atteint leur premier objectif : imposer un débat national sur la capacité du chef de l'Etat à diriger les affaires, mais surtout interpeller sur les choix qui s'avèrent désastreux au plan stratégique. Quand des anciens de la guerre de Libération nationale dénoncent une remise en cause de la souveraineté, le constat est loin d'être une vue de l'esprit. Mais, pour l'heure, le destinataire de la lettre n'a pas réagi. Va-t-il le faire et comment ' Son silence ? érigé en pratique politique ? déroute non seulement le «G19», mais également ses partisans. L'homme, toutefois s'il garde toutes ses facultés, est imprévisible.Cependant, les signataires de la lettre disent qu'ils ne vont pas attendre une éternité pour passer à un niveau supérieur. Ils devraient se réunir au plus tard en début de semaine prochaine pour passer à l'étape suivante qui, pour le moment, reste tributaire d'une réponse qui n'aura probablement pas lieu. Khalida Toumi dénonce un «détournement» de la parole et de la fonction présidentielle.Ce qui est certain c'est que le «G19», dès le départ, s'est fixé un plan de bataille et n'entend pas révéler toutes ses cartes d'un coup. Les amis de Louisa Hanoune se donnent une marge d'action nécessaire dans ce genre de bataille, jouant notamment sur les contradictions qui peuvent exister entre les différents pôles du pouvoir. Ils adoptent une tactique de guérilla. Depuis des semaines, la secrétaire générale du Parti des travailleurs assure que «les événements se bousculent et s'accélèrent».Elle évoque même une probable élection présidentielle anticipée. «Il peut y avoir des conditions qui peuvent amener le Président à convoquer une présidentielle anticipée.» Objectivement, le pays ne peut plus supporter une situation de confusion générale dans la sphère décisionnelle, alors que les effets de la crise économique se font durement ressentir. S'obstiner à maintenir ce statu quo, c'est courir le risque d'un effondrement certain. Les notes des organismes nationaux et internationaux les plus sérieux sont, à ce titre, édifiantes.


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