UNE SEMAINE APRÈS LE DÉBUT DE SA GRÈVE DE LA FAIM

Très affaiblie, Hadda Hazzam n'a pu recevoir les «invités» qui défilent pour lui apporter leur soutien. La directrice du journal arabophone El-Fedjr entame son septième jour de grève de la faim.La siège sur lequel Hadda a passé cette semaine est vide ce matin. Son état de santé ne lui permet pas de s'asseoir comme à l'accoutumée à l'entrée de son journal. Elle se trouve dans son bureau porte fermée. «Elle est très fatiguée, murmure l'un des membres de la rédaction, nous nous devons d'organiser les visites comme s'il s'agissait d'un malade, pour ne pas aggraver son état.»
Transportée à l'hôpital la veille, un constat médical a mis en évidence un affaiblissement notable accompagné de malaises apparaissant de temps à autre.
Chapeau sur la tête, chaudement vêtue, elle passe ses nuits à la rédaction en compagnie de ses collègues. «Elle dort à présent», nous dit l'un d'eux. Il n'y a pas de bruit autour de son bureau, mais une certaine agitation se faisait ressentir hier en début d'après-midi. Des représentants du comité de solidarité qui s'est mis en place il y a deux jours doivent se rendre au ministère de tutelle pour tenter de trouver une issue à cette situation. Le déplacement se fait à leur demande.
La rencontre n'est pas certaine. Son but, tenter d'entamer un dialogue autour du monopole d'Etat sur la publicité et «son utilisation comme moyen de pression sur les médias».
Le comité rappelle que le journal El-Fedjr s'est retrouvé privé de toute publicité depuis les déclarations faites par Hadda Hazzam au sujet «d'une certaine vacance du pouvoir». Aujourd'hui, son combat est porté par la corporation. Un rassemblement se tiendra aujourd'hui à la maison de la presse Tahar-Djaout.