Algérie

Une rente pour les démunis


La pluie de cette semaine a été d'une aubaine pour des dizaines de familles pauvres qui profitent de la poussée des plantes sauvages comestibles, qu'ils vendent sur les étals des marchés de la ville. En effet, les épinards sont le principal objet des collectes sauvages et matinales, qui attirent de nombreuses personnes venant en cueillir au niveau des espaces verts de la ville. Le manque d'entretien et l'absence de désherbage dans les jardins comme celui dit «d'El Bahia» à  Haï Daya, permettent à  plusieurs familles de s'offrir une rente journalière. «Je suis ici depuis sept heures du matin et j'ai cueilli assez de bouquets pour àªtre au marché des Aurès vers neuf heures au plus tard», nous dit M.Alaam, rencontré tôt le matin à  Seddika où il cueillait des épinards, son fils de 12 qui l'accompagne devant exposer sa cueillette dans le marché dudit quartier tandis que lui descendra en ville. Le phénomène est plus remarquable au niveau de l'espace vert de Haï Daya où une dizaine de personnes habitant El Barki et Zitoune viennent moissonner ces herbes sauvages qui seront vendues entre 30 et 50 dinars la gerbe  de moins d'un kilo. Tradition Il faut savoir que cette cueillette sauvage en plein tissu urbain est une tradition à  chaque tombée de pluie, et le végétal diffère selon la saison et l'endroit. Il y a quinze jours, des enfants faisaient l'école buissonnière pour la cueillette des olives qui seront vendues ou conservées à  la maison. A chaque année lors du mois d'octobre, la tradition est honorée par les infortunés. Cependant, cette pratique est déplorable car les ramasseurs endommagent les oliviers en cassant les branches, délogeant les oiseaux qui y habitent. La cueillette ne se limite pas à  des coups avec un bâton, mais les enfants grimpent sur les arbres pour les secouer jusqu'à en casser les branches. Dans quelques jours, le ramassage sera consacré aux escargots, ces gastéropodes étant prisés par les Oranais qui s'en régalent en période de froid. Le phénomène n'est pas nouveau, mais les pratiques qui se faisaient au niveau des autres communes de la wilaya, ou qui étaient réservées à  certaines parties d'Oran où le béton n'a pas encore envahi les espaces, se font aujourd'hui en milieu urbain et constituent une réel revenu pour les familles pauvres. Selon les confessions d'un vendeur, il fait une recette de 800 dinars par jour au minimum.     
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