Algérie

Une première en France Les patrons au secours des travailleurs sans-papiers



Pour la première fois, des patrons français soutiennent ouvertement leurs employés sans-papiers. « Je suis à fond derrière mes gars », affirme l'un d'eux au quotidien Libération. «On a envie de garder nos salariés», insiste un autre. Ils font partie de ces patrons qui ont pris fait et cause pour leurs salariés sans-papiers et en grève pour en obtenir. Ces patrons insistent pour dire que ces régularisations vont apporter du bien à l'économie française. Récemment, la CGT a réussi un coup d'éclat en organisant le blocage d'une vingtaine de sociétés de la région parisienne avec une grève simultanée de 300 salariés sans-papiers. C'est d'ailleurs cette action qui a contraint les patrons à sortir au grand jour. Mardi passé, dès le début de ce mouvement de grève, André Daguin, le président de l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie et de la restauration, a rencontré les cabinets de Xavier Bertrand, le ministre du Travail, et de Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration, pour leur demander de régulariser d'urgence certains de ces sans-papiers. De son côté, Didier Chenet, président du deuxième syndicat de l'hôtellerie-restauration, Synhorcat, s'est dit mercredi, selon le quotidien Libération, «déterminé à s'engager aux côtés de ses adhérents pour obtenir la régularisation des travailleurs étrangers qui, bien que démunis de papiers, n'en sont pas moins déclarés et employés dans la plus grande transparence». Gérant de Konex, société de câblage informatique, Yohann Le Goff a recruté un Algérien en situation irrégulière par le biais d'une société d'intérim. «J'essaie de le régulariser depuis novembre. J'ai envoyé son dossier au préfet». L'administration ne lui ayant pas répondu dans les deux mois, comme elle a, selon lui, «l'obligation», il va saisir le tribunal administratif. Yohann Le Goff a parlé de ce problème autour de lui et s'est rendu compte que «beaucoup de patrons ont les mêmes difficultés, et que les préfets font souvent les morts». Pour rappel, l'employeur d'un étranger dépourvu d'une autorisation de travail est notamment passible d'une amende de 15.000 euros et d'un emprisonnement de cinq ans. Dans leur ensemble, les Algériens sans-papiers ne vivent pas dans la joie. Ils travaillent et se donnent une bonne image dans un pays qui veut se replier sur lui-même. La France d'aujourd'hui est presque à la croisée des chemins car son côté lumières risque de se faire rare. Les sans-papiers algériens continuent à travailler durement. Parfois, ils gagnent un peu d'argent et envoient une partie à leur famille restée au bled. Avec le temps, on comprend qu'ils ne sont pas là pour causer des problèmes. Ils s'intègrent facilement mais ils n'ont pas de papiers. On les trouve sympathiques, cultivés et bien éduqués. Les sans-papiers algériens en France sont des milliers. Ils ne bénéficient d'aucun traitement de faveur ni de la part de leur pays d'origine ni de la France. L'Algérie peut faire un effort en leur direction vu la proximité de l'establishment politique des deux pays. Mais cela tarde à se faire. Les sans-papiers forment une nouvelle émigration qui subit plein de misères sans pouvoir, dans bien des cas, se défendre. Ceux qui sont dans cette situation, empruntent un labyrinthe sans aucune issue. Une immense nuit en plein jour. Parfois, ils n'arrivent pas à revenir dans leur pays d'origine même quand ils le veulent. C'est dire que la France et l'Europe deviennent, pour beaucoup d'Algériens, un mirage, un »paradis» qui peut se transformer en enfer d'un moment à l'autre. Mais tant que les vrais problèmes de travail, de logement, de liberté, de justice sociale et de démocratie ne seront pas réglés en Algérie, les jeunes Algériens penseront toujours que l'ailleurs est meilleur. Et pourtant, il n'est pas toujours meilleur. Dans les années quatre-vingt, un slogan officiel parlait de « vie meilleure » que l'adage populaire avait vite accompagné de « il faut aller ailleurs ». Dans la tête de beaucoup de jeunes, l'adage déformé semble toujours d'actualité.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)