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Une mainmise tentaculaire sur les infrastructures portuaires


Le procès en appel de l'ancien homme d'affaires Ali Haddad, condamné en première instance à 18 ans de prison ferme, s'est poursuivi hier, pour le quatrième jour consécutif, levant cette fois-ci le voile sur les avantages et les concessions accordés par les principales infrastructures portuaires du pays au patron du groupe ETRHB.Le procès s'est ouvert, dans la matinée, par l'audition des directeurs de port de la capitale, de Béjaïa ou encore de celui de Mostaganem où Ali Haddad avait bénéficié d'avantages pour l'exploitation de zones qui lui ont été concédées illégalement, selon les enquêtes de la justice.
Premier à passer à la barre, l'ancien directeur du port d'Alger Abdelaziz Guerrah qui a nié avoir signé un quelconque accord de concession, prétextant qu'il a été nommé à son poste en 2011, alors que Haddad avait bénéficié d'avantages dans le port d'Alger, 10 ans avant sa nomination.
"J'ai été nommé au poste de directeur général du port d'Alger en décembre 2011. Ali Haddad s'est vu octroyer ses avantages en 2002.
Je n'ai aucun rapport avec ces affaires qui remontent à au moins dix ans avant mon arrivée", a déclaré l'ancien DG du port d'Alger, en renvoyant la responsabilité au ministre des Transports. "Le ministère des Transports est le seul responsable de la gestion de ces contrats faisant l'objet d'un suivi.
C'est lui qui est en charge d'émettre les formulaires d'accords et les modèles du cahier des charges", a-t-il justifié, en expliquant, par ailleurs, que "s'agissant de la zone qu'Ali Haddad exploitait dans le port de la capitale, elle se limitait à un quai pour recevoir du bitume importé, et que Haddad avait exploité dans le cadre de la privatisation des entreprises en 2006".
De son côté, Ryad Bouledjouidja, directeur du port de Mostaganem, accusé d'avoir abusé délibérément de sa fonction en privilégiant l'entreprise de Haddad, a confirmé que ce dernier avait, en effet, soumis une demande pour obtenir des postes d'amarrage dans le port, et le ministère avait accepté la demande.
"Plusieurs entreprises privées et publiques ont soumis la même demande, puis on nous a donné une instruction", a-t-il affirmé. "Qui vous a donné cette instruction '", interroge alors le juge.
"Le ministère des Transports", répond l'accusé, en précisant que le port dont il était responsable était un "petit port" et que sa gestion se faisait en totale conformité avec les instructions du ministère de la tutelle.
L'ancien directeur du port de Béjaïa, Achour Djelloul a également nié les faits qui lui sont reprochés, prétextant que la concession accordée par le port de Béjaïa à Ali Haddad pour l'exploitation d'un des quais du port a été faite en application des instructions du ministère des Transports.
"Lors de la crise du bitume, Ali Haddad a introduit une demande pour l'exploitation d'une zone dans le port servant à l'arrimage. Tous les documents ont été remis à la tutelle. C'est le ministère qui a accordé l'avantage à Haddad pour atténuer la crise sur le bitume en 2017", a-t-il expliqué.

K. BENAMAR


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