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12 ans pour "Mme Maya" et 10 ans pour ses complices



Nachinachi Zoulikha, alias Mme Maya, et ses filles devront aussi verser au Trésor public un dédommagement de l'ordre de 600 millions de dinars.Le tribunal de Chéraga a prononcé hier de lourdes peines, proches des réclamations du procureur de la République, dans l'affaire Nachinachi Zoulikha, surnommée Mme Maya. La principale accusée, qui avait profité de sa proximité avec l'ancien président Bouteflika pour monnayer son influence auprès des hauts responsables de l'Etat, a été condamnée à 12 ans de prison ferme, 7 millions de dinars d'amende et la confiscation de tous ses biens.
Ses filles Farah et Imane, propriétaires de plusieurs biens détournés, ont écopé respectivement de 5 et 3 ans de prison et 3 millions d'amende. Mme Maya et ses filles devront aussi verser au Trésor public un dédommagement de l'ordre de 600 millions de dinars, légèrement en baisse par rapport aux estimations de la partie civile lors des plaidoiries.
L'avocat du Trésor public avait évalué à 700 millions de dinars le préjudice causé à l'Etat par les indus avantages accordés au profit de Mme Maya, auxquels s'ajoute 1,5 million d'euros de transferts illicites à l'étranger, pactole ayant servi à l'achat de deux appartements et d'un chalet en Espagne, ainsi que 200 millions de dinars représentant la valeur de 25 kg d'or détournés.
Les coaccusés de Nachinachi Zoulikha, les anciens walis et ministres Mohamed Ghazi et Abdelghani Zaâlane, ainsi que l'ex-directeur général de la Sûreté nationale Abdelghani Hamel, ont été condamnés, pour leur part, à 10 ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars. Abdelghani Hamel, Mohamed Ghazi et Abdelghani Zaâlane devront payer également respectivement 3 millions de dinars, 7 millions de dinars et 1 million de dinars au Trésor public.
À l'encontre des deux anciens walis, le tribunal s'est prononcé, par ailleurs, pour une privation des droits civiques pendant cinq ans. Ben Aïcha Miloud et Belaïd Abdelghani, envoyés par Mohamed Ghazi à Abdelghani Zaâlane en tant que proches de la famille Bouteflika pour bénéficier de projets d'investissements à Oran, ont écopé, eux, respectivement de 10 et 7 ans de prison et un million de dinars d'amende.
Le magistrat a aussi condamné Chafik, le fils de Mohamed Ghazi, à 2 ans de prison, et le député à la retraite Omar Yahiaoui, en fuite, à 10 ans de prison ferme avec le lancement d'un mandat international à son encontre.
Le représentant du ministère public avait requis, jeudi dernier, 15 ans de prison contre Nachinachi Zoulikha et les deux anciens ministres, et 12 ans de prison contre l'ancien DGSN Abdelghani Hamel, auparavant condamné dans plusieurs affaires de corruption. L'absence de l'ancien chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika à ce procès, dont la comparution à la barre a été pourtant réclamée par la défense de Mohamed Ghazi, a toutefois laissé beaucoup de zones d'ombre.
"Bouteflika est la boîte noire de cette affaire et ce procès est indirectement le sien", avait protesté la défense pour qui, tout a commencé par une instruction donnée par l'ex-président de la République à son secrétaire particulier Mohamed Rougab pour introduire Nachinachi Zoulikha dans le monde des affaires en usant de l'influence et des postes des hauts responsables de l'Etat.

Nissa H.
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