UNE JOURNEE AU PALAIS DES EXPOSITIONS DES PINS-MARITIMES Joindre l'utile à l'agréable

Lundi 16 juillet 2012. Palais des expositions des Pins-Maritimes. Il est 10h à peine. La fraîcheur matinale se dissipe peu à peu laissant place à une chaleur qui s'annonce torride. Quelques jeunes bacheliers commencent à arriver, accompagnés par leurs parents pour visiter le pavillon où les différentes universités exposent depuis le début du mois en cours et aussi y passer la journée. Histoire de joindre l'utile à l'agréable.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Asma avance à petits pas suivant le rythme de sa maman et ses deux petits frères Nazim et Ramy. La petite famille rejoint le pavillon D pour faire le tour des universités qui exposent jusqu'à la fin juillet. Difficile de faire un choix avec un bac de 12 de moyenne. Asma prend son temps pour réfléchir, poser les bonnes questions et ramasser les dépliants. La maman et les jeunes frères commencent à s'impatienter. Le petit Nazim a un penchant pour les armes et veut à tout prix visiter le pavillon principal où expose l'Armée nationale populaire (ANP), des engins de guerre. «Allez-y et je vous rejoins dans un petit moment », demande Asma à sa maman qui veut faire profiter les enfants de cette sortie pour également faire un tour au parc d'attraction «Aladin», en contrebas des pavillons. «Il y a des restaurants qui font du bon chawarma au parc Aladin, nous irons à midi quand on aura terminé la tournée des pavillons», suggère la maman. Il est 11h et un groupe de jeunes garçons et de jeunes filles s'attablent à la cafétéria en contrebas du pavillon principal. Après quelques boissons fraîches pour étancher la soif d'une longue marche, sous un soleil de plomb, les futurs universitaires retrouvent la parole pour ne plus se taire. Les jeunes copains sont également venus joindre l'utile à l'agréable. Faire le tour des universités et prendre un pot ensemble. Enthousiastes de rejoindre la fac, quelques-uns suggèrent de choisir tous le même département universitaire pour passer les trois années à venir ensemble et ne pas perdre le contact. Au moment de passer à l'addition, Hichem, le plus bavard des jeunes copains, s'engage dans une prise de bec avec le caissier. Il trouve les prix appliqués irraisonnables. «Impossible pour de jeunes bacheliers comme nous de se permettre un minimum de confort. Nous aurions dû acheter à boire et à manger à l'extérieur. Heureusement que nous nous sommes contentés de quelques boissons et des gâteaux. Je suppose que pour déjeuner ici, il faut passer juste après à la vaisselle», grogne-t-il. Un vieux couple qui observait la scène lâche sur un ton de désolation : «Regarde ces jeunes pauvres amis, ils n'ont pas d'autres lieux de loisirs où partir et lorsqu'ils envisagent de se retrouver le temps d'une journée à la foire, ils n'ont même pas les moyens de se payer des sandwichs vu les tarifs appliqués et surtout l'absence de concurrence. Dans ce genre d'endroits publics, surtout qu'il n'en existe pas beaucoup sur Alger, l'Etat devrait encourager l'investissement et multiplier les attractions».