Une grande mutation sociale à Tiaret

Larbi, célibataire endurci, la quarantaine entamée, a failli se marier grâce à?.un SMS. A l'origine, des messages anonymes indésirables mais incessants l'invitaient à «faire connaissance».Sceptique il ne prête que peu d'intérêt à ce genre d'amitiés mais, au fil du temps, il se prend au jeu et finit par échanger des propos, au départ soft, pour se muer en intimités virtuels. Une fois tous les aspects liés à la personnalité de «l'autre» cernés, tout aussi virtuellement, il lui est proposé ?un mariage. L'ami s'y prend à son tour et une rencontre est prévue. Le jour fatidique arriva et avec lui des déceptions des deux côtés.Larbi se trouve face à une jeune fille désabusée qui ne lui sied pas. Se trouvant face à un homme plus âgé qu'elle, notre étudiante a failli tomber à la renverse tant le physique de «son ami» lui a déplu. L'histoire de Larbi prend fin. Aujourd'hui, se marier à Tiaret, c'est se ruiner pour plaire aux autres. Fini le temps de la tente dressée. Les m?urs ont changé.Désormais, les candidats aux mariages doivent s'astreindre au luxe. Les mariages ont un prix. «La mise à prix» de la dot est à partir de 120.000 dinars....et quelques bijoux. Ne serait-ce qu'une bague et une chainette en or.Pour ne s'intéresser qu'à la classe moyenne, il faudrait compter avec la robe de mariée, les gâteaux qu'on commande chez le pâtissier du coin, l'orchestre. «Contrairement à l'ancienne où le couple ne se voit que pour la première fois, les mariés d'aujourd'hui ne se laissent pas facilement embarqués dans des aventures inconnues», dira Abdelkader, père d'un jeune marié. «Mon fils exige de sa mère une rencontre et des photos», pour ne citer que les cas d'hommes dociles.Revers de la médaille, tous les mariages ne s'achèvent pas comme dans les feuilletons à l'eau de rose mais devant le tribunal. Pour le seul chef-lieu de wilaya, il a été enregistré 2468 mariages et 149 divorces en 2014 alors qu'en 2013 il y a eu 2628 mariages contre 452 divorces. A méditer.