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Une dynamique salutaire en quête d'appuis institutionnels




Une dynamique salutaire en quête d'appuis institutionnels
L'action culturelle se focalise, depuis toujours, dans les grandes villes. Diverses raisons justifient cette réalité, notamment les considérations matérielles et commerciales (centralisation des infrastructures adéquates et des équipements de qualité, concentration du public et disponibilité des médias et des moyens de promotion). Dans les petites agglomérations de l'arrière-pays, les événements de ce genre sont plutôt rares.À ce niveau, le mouvement associatif et les autorités locales, faute d'offres diversifiées, se retournent vers le patrimoine local et s'intéressent aux activités du terroir. Ce constat se vérifie dans les 48 wilayas d'Algérie. Hormis le chef-lieu où sont organisées d'épisodiques manifestations, les municipalités et les villages du pays profond survivent dans une espèce de désert culturel. Cette monotonie pousse, partout, les populations à s'organiserpour redonner du sens aux activités traditionnelles. Les savoirs séculaires, les fêtes coutumières, les cérémonials champêtres et les rituels religieux sont convoqués pour combler ce vide.Un palliatif qui permet de dépoussiérer et de remettre au goût du jour des pratiques ancestrales presque oubliées. Beaucoup de citoyens ignoraient, en partie ou complètement, ce volumineux héritage qui constitue le substrat de la mémoire collective.Les festivités rituelles des sociétés berbères comme Timechret, Dhiafa, Anzar, Amenzou n'yennayer, Ass n'temghart, Aderyis ou Amezouar n'tefsut font partie de ce patrimoine immatériel qu'on redécouvre aujourd'hui avec beaucoup de plaisir. Ce sont des cérémonies populaires étroitement liées au calendrier agraire qui est commun à tout le bassin méditerranéen. À chaque rendez-vous, les comités de villages s'organisent et mobilisent les populations pour se rappeler le souvenir de ces fêtes bucoliques qui accueillent les quatre saisons ou marquent le début et la fin de diverses campagnes agricoles. Tous les villageois assistent aux réjouissances et des visiteurs viennent des autres contrées pour changer d'air et rencontrer du monde. On y organise des expositions. On y propose des objets artisanaux et des produits du terroir à la vente. Sur des airs de musique folklorique, des plats traditionnels sont gracieusement offerts aux participants. Dans d'autres villages, on organise des festivals axés sur les activités artisanales. On citera à ce propos les fêtes du tapis, de la poterie, de chlita, tikourbabines, du bijou. Des tables-rondes, des concours et des concerts jalonnent la manif. Dans d'autres contrées, c'est la vocation agricole et pastorale qui est mise à l'honneur à travers des solennités dédiées à l'olive, à la cerise, à l'abeille, au mouton, au méhari ou au cheval barbe ou arabe pur-sang. La fantasia, la zorna, le karkabou et les danses traditionnelles ainsi que ourar n'elkhalat sont, alors, au rendez-vous pour égayer l'événement.Ce retour aux sources s'avère déjà très enrichissant et suscite un intérêt grandissant. La miraculeuse résurgence des cultures populaires, riche palette de l'identité algérienne, est vécue avec une espèce de fierté nostalgique. Cet élan renouvelé, en quête d'appui et d'encadrement institutionnels, mérite l'attention et les encouragements de l'administration et des responsables du secteur de la culture. C'est le substrat de la culture authentiquement algérienne.K. A.


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