Algérie

Une droite passéiste



La droite française plonge les relations algéro-françaises dans l?embarras le plus complet. La signature du traité d?amitié est lourdement compromise par le refus de l?UMP, parti majoritaire dirigé par le ministre de l?Intérieur Nicolas Sarkozy, d?abroger l?article 4 de la loi du 23 février 2005 qui fait l?apologie du colonialisme. Le rêve de Jacques Chirac et de Abdelaziz Bouteflika de baliser l?avenir des deux pays sur le long terme, à partir d?une vision plus sage et généreuse du passé, en prend un coup. Entre Alger et Paris, c?est le temps du doute et du questionnement. La droite française reste encore attachée, majoritairement, aux racines du passé. Elle demeure profondément néo-colonialiste, jusqu?à prendre le risque d?empêcher deux pays essentiels du pourtour méditerranéen de bâtir un partenariat sincère, ambitieux et hardi, qui pourrait constituer un modèle de coopération entre le Nord et le Sud, au moment où les leaders arabes et européens se tournent le dos à Barcelone, enterrant le dialogue euro-méditerranéen. La stratégie de Nicolas Sarkozy répond aussi (hélas !) à des préoccupations électoralistes et politiciennes. Il ne peut s?empêcher de torpiller les efforts sincères et réels du chef de l?Etat français, qui a mis tout son poids politique dans la conclusion du traité algéro-français. L?ambitieux ministre de l?Intérieur marque un autre point dans ses interminables querelles avec Chirac, mais prend l?énorme risque d?affaiblir la position géostratégique de la France en Algérie. Cette loi est mal vécue par les Algériens. Elle est mensongère. Le colonialisme a été un système de domination de tout un peuple. Le vote de l?Assemblée française est un terrible coup bas de la droite, qui prend en otage, 43 années après l?indépendance de l?Algérie, deux peuples qui aspirent à bâtir une relation privilégiée, fondée sur le respect et l?estime.
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