Algérie - A la une

Une célébration dans la contestation démocratique



Une célébration dans la contestation démocratique
La Tunisie a sûrement beaucoup changé en six ans.Chacun peut désormais s'exprimer à sa guise dans le cadre d'une loi tolérante et inclusive. Mais en dépit de ce vent de liberté, la transition socioéconomique traîne le pas. Il suffit de se promener sur le boulevard Habib Bourguiba à Tunis, en cette matinée du 14 janvier, pour comprendre que la contestation occupe toujours la rue, six ans après la chute de Ben Ali.Mais à la différence des années de plomb, chacun peut dire tout haut ce qu'il pense. Entre-temps, le président de la République et les élus à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) sont passés à travers des élections démocratiques, de l'avis de tout le monde, y compris de l'opposition qui occupe, aujourd'hui, le boulevard de la Révolution du 14 Janvier 2011 pour dire qu'elle n'est pas satisfaite.Le président Béji Caïd Essebsi a choisi d'aller fêter à Gafsa ce 6e anniversaire de la chute de la dictature. «Un hommage aux régions intérieures d'où est partie la révolution de la liberté et de la dignité et un clin d'?il au soulèvement populaire du bassin minier de 2008, annonciateur de la révolution qui a suivi», dit-on dans son entourage.Le président Caïd Essebsi a annoncé le début des travaux de construction d'un centre hospitalo-universitaire dans la ville, d'un coût de 60 millions d'euros, l'édification d'une usine de dérivés de phosphate à Mdhilla, l'approvisionnement de Gafsa en gaz naturel et la signature d'un accord entre la banque des petites et moyennes entreprises et la compagnie des phosphates de Gafsa.InsatisfactionLa visite du président de la République n'a pas empêché des jeunes chômeurs de Gafsa de manifester pour exprimer leur insatisfaction de la situation qui prévaut six ans après la chute de Ben Ali. «La situation des ouvriers dans les chantiers publics est très précaire et nous attendons une régularisation promise depuis deux ans», dit Mohamed Ali, un jeune diplômé en mécanique, qui perçoit un salaire de 190 dinars. Le même sentiment de désillusion prévaut à Meknassy (gouvernorat de Sidi Bouzid), qui a observé une grève générale le 12 janvier, comme en 2011 et pour les mêmes slogans réclamant du travail et des infrastructures. La ville de Ben Guerdane, sur la frontière libyenne, vit également sous haute tension en raison des restrictions appliquées pour lutter contre la contrebande.Sur l'avenue Bourguiba à Tunis, le Front populaire, cette formation de l'opposition de gauche disposant de 15 sièges à l'ARP, a organisé une manifestation pour réclamer la réalisation des objectifs de la révolution du 17 décembre 2010 - 14 Janvier 2011. Son leader, Hamma Hammami, a déclaré que «le peuple est déçu parce que les gouvernements successifs n'ont fait que promettre».Toutefois, l'animation de ce principal boulevard de Tunis par des couleurs différentes, y compris par les islamistes de Hizb Ettahrir, dont les militants ont fait leur apparition avant de disparaître calmement, sur ordre de la police, tout cela traduit un changement profond en Tunisie, comparativement à la période précédant la chute de la dictature.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)