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Le dossier chypriote sorti de l'oubli



Le dossier chypriote sorti de l'oubli
On le croyait enfin relancé et même sérieusement, mais le dossier chypriote n'a pas décollé, englué dans d'incroyables contradictions. Il était depuis quelques jours au centre de négociations interchypriotes afin de mettre fin à la division de l'île, marquée par la présence de deux autorités et autant d'armées. Y aller suppose que l'une doit disparaître au profit de l'autorité de l'Etat et de ses moyens et forces dites traditionnelles puisque correspondant à ce qui est communément admis et reconnu au plan international.C'est ce qui était attendu de cette relance marquée par la première sortie du tout nouveau secrétaire général de l'ONU. Ce qui constitue pour tous les observateurs un signe de confiance, et même un certain optimisme. Sauf que rien ne s'est produit, et le résultat de cette rencontre pourrait tout simplement être catastrophique si l'on en juge par les déclarations qui l'ont ponctuée. A commencer par celle du chef de l'Etat chypriote, soulignant qu'il ne peut y avoir de solution sans un retrait de l'armée turque déployée sur la partie septentrionale de l'île depuis 1974 à la suite d'un coup d'Etat de Chypriotes grecs qui visait à rattacher Chypre à la «Grèce des colonels». Depuis cette date, l'île vit avec une frontière intérieure, avec deux Etats, même si la RTCN (République turque de Chypre du Nord) n'a jamais été reconnue au niveau international, et autant d'institutions dont justement des milliers de soldats turcs qui y sont stationnés depuis cette date. «Nous avons tracé une voie qui crée des espoirs» en vue d'un accord, a ainsi déclaré Nicos Anastasiades à l'issue de quatre jours d'intenses discussions avec le dirigeant chypriote-turc et des ministres grec, turc et britannique à Genève. Mais «notre position reste le retrait de l'armée turque», a-t-il ajouté. A croire que le vrai débat allait se tenir hors de la table des négociations, puisque la déclaration du chef de l'Etat chypriote a été immédiatement suivie par d'autres. Dont celle du chef de la diplomatie grecque qui a affirmé qu'une solution «juste» au problème chypriote suppose d'en finir avec «l'occupation» de la partie nord de l'île par l'armée turque, et cela après que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait réaffirmé que le retrait total des troupes turques de Chypre était «hors de question» pour la Turquie.A croire que de tels propos sont venus sanctionner la rencontre de Genève, effaçant du coup le moindre optimisme, parfois dans des mots durs, comme en attestent les différents propos. Pourtant, et afin d'encourager les deux parties à aller de l'avant et ainsi régler un des vieux conflits internationaux, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a fait le déplacement de Genève, a lui-même présidé jeudi la première conférence multilatérale consacrée à Chypre, avec les trois «garants» de la sécurité de l'île : Grèce, Turquie et Grande-Bretagne. «Nous sommes très proches d'un règlement», a-t-il même déclaré tout en appelant à la patience. «Vous ne pouvez pas attendre des miracles (...) Nous ne cherchons pas un bricolage rapide, nous cherchons une solution solide et durable pour Chypre», a tempéré Antonio Guterres.Il en est de même pour le médiateur de l'ONU, le Norvégien Espen Barth Eide, qui suit les négociations depuis mai 2015 et a estimé qu'il existait aujourd'hui «la meilleure chance» de régler le problème chypriote, parlant même de «processus exaltant». Un optimisme partagé par les principaux concernés. «Nous avons tracé une voie qui crée des espoirs» en vue d'un accord, a dit le président Anastasiades. Le dirigeant de la RTCN a souligné, quant à lui, que les négociations ont atteint «l'étape la plus importante du processus que nous avons engagé». Comme en atteste le processus même des négociations avec d'autres parties dont la présence ne peut signifier rien d'autre qu'un engagement international en faveur d'une solution négociée. Autant de signes qui ne sauraient être considérés autrement. La paix serait-elle donc en vue '
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