Algérie

Une altercation tourne au drame



Le prévenu écope de 6 ans de réclusion Le prévenu K.Y. se présente à la barre tête baissée. Après un moment d?hésitation, il met ses mains derrière le dos et regarde le président du tribunal criminel. Tout dans son attitude laisse supposer qu?il est sous l?emprise de la peur. Il devait répondre le 15 mars dernier du chef d?accusation d?homicide volontaire. Selon les faits consignés dans l?arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire remonte à la matinée du 15 avril de l?année écoulée et a eu pour théâtre le faubourg Les Planteurs situé sur les hauteurs de la cité de Sidi El Houari. Le mis en cause est propriétaire d?un local commercial versé dans la vente de matériaux de construction, mitoyen au café appartenant à la victime, H. H. Ce dernier s?était plaint à plusieurs reprises auprès du présumé accusé des nuisances causées aux clients de son établissement par le va-et-vient incessant des camions qui viennent s?approvisionner en ciment et autres matériaux. Des altercations ont, à chaque fois, ponctué les explications verbales entre les deux hommes. Le jour en question, H. H. se serait armé d?un coutelas et aurait ameuté des membres de sa famille. En les voyant venir dans sa direction, K.Y. s?est armé d?un fusil de chasse et a fait feu sur H. H., l?atteignant d?une balle en plein thorax. La victime succombera sur les lieux bien avant l?arrivée des secours. « On vous écoute, qu?avez-vous à dire pour votre défense ? » lui demande le président. Le prévenu lance tout de go : « J?étais en légitime défense, M. le juge ! La victime avait une épée et les membres de sa famille étaient également armés. Je voulais juste tirer en l?air pour leur faire peur. Le coup est parti par inadvertance et il a reçu la balle dans le thorax. Je n?avais absolument pas l?intention de le tuer. » Le président fixant le présumé accusé pendant quelques secondes, lui demande : « Savez-vous manipuler les armes à feu ? » K. Y. devine la question-piège, répond : « le coup est parti tout seul. Cela faisait longtemps que je n?avais pas utilisé mon fusil. » Le représentant du ministère public souligne la gravité des faits avant de requérir une peine de 12 ans de réclusion criminelle. L?avocat de la défense insiste sur la légitime défense et souligne : « Mon mandant n?avait pas eu l?intention de donner la mort ; je demande au tribunal la requalification du chef d?accusation en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Il conclut sa plaidoirie en demandant le bénéfice de larges circonstances atténuantes. Au terme des délibérations, le tribunal criminel condamne le prévenu à une peine de 6 ans de réclusion en prenant en considération la demande formulée par la défense.


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