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Un quatuor plastique rend hommage à l'artiste Baya




Un quatuor plastique rend hommage à l'artiste Baya
Quatre artistes contemporains viennent d'élire domicile à la galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria pour un mois d'exposition de leurs toiles (28 janvier - 27 février), afin de rendre hommage, chacun à sa manière, à une grande artiste peintre algérienne qui nous a quittés en 1998, non sans nous laisser comme legs un patrimoine pictural riche et coloré et une peinture expressive et sensible qui dénote d'une douce "naïveté" artistique à vouloir voir le beau partout malgré la laideur de ce qui nous entoure. "Diaf Baya" (Les invités de Baya), ce sont Amel Benghezala épouse Boufellah, Jaoudet Gassouma, Smaïl Ouchène et Noureddine Hamouche, qui présentent, chacun, un ensemble de tableaux qui les représentent quelque part, qui leur permettent d'exprimer un ressenti, de partager une vision ou tout simplement de laisser l'autre contempler, rêvasser, puis dire. Car le but d'une exposition n'est pas que faire parler l'artiste, mais aussi et surtout faire parler le visiteur, qui, lui, peut interpréter un tableau à sa manière, comme le dit si bien la citation de M'hamed Issiakhem que Hamouche utilise dans l'une de ses ?uvres : "Laissons donc les artistes faire, laissons naître les ?uvres, l'?uvre elle-même, évitons de la situer, autrement dit, évitons de mettre des étiquettes." Ainsi, Noureddine Hamouche préfère ne pas nommer ses ?uvres, juste les laisser parler d'elles-mêmes. Et quand on les regarde, elles nous parlent ; elles nous interpellent en nous renvoyant à nos origines, elles ressuscitent notre passé, elles rendent hommage à nos ancêtres. Une babouche par-ci, un symbole berbère par-là, un tatouage par-là, un tissu tapissé par-ci, un robinet, une Casbah... En somme, une originalité qui symbolise à merveille notre identité. Jaoudet Gassouma, quant à lui, reste fidèle à son tempérament fougueux et tenace, à son esprit libre mais tourmenté. À travers ses collections nominatives : Taharouch (harcèlement) ou Asmaâ w'skout (écoute et tais-toi), ce sont des constats, des dénonciations, des interrogations et des réactions face à un quotidien semé d'embûches ou non seulement l'artiste ne trouve pas d'oreilles attentives à son talent, mais aussi où le citoyen lambda voit le mal régner mais doit fermer les yeux pour survivre. L'artiste Smaïl Ouchène reste plutôt dans une sphère céleste assez étrange qui vous laisse perplexe. Ses toiles vont en profondeur et vous fascinent en faisant travailler vos méninges à vouloir déchiffrer le message véhiculé dans chaque toile. Très sensible à ce qui se passe autour de lui, il tire la sonnette d'alarme quant à ce qu'est devenue l'Algérie profonde. Que sont devenues ses valeurs ancestrales ' Où est passée l'Algérie des Algériens ' Qui sommes-nous aujourd'hui... ' Une artiste femme a été l'initiatrice de ce bel hommage destiné à Baya. Il s'agit de Amel Benghezala, une héritière des colories de Baya, pétillante de vivacité ; une artiste parsemée de générosité. Ses toiles colorées : Joie, Automne, Ragots, La pleureuse, Hurlement, Tabaghort, Arc en ciel, Le pouvoir... ; ses mystérieux personnages chatoyants, se cachant derrière des regards scrutateurs, inquisiteurs, avec une bouche aux mimiques révélateurs en disent long sur cette artiste qui laisse éclater ses talents, sur cette femme qui donne libre cours à ses rêveries.Samira Bendris




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