Algérie - Revue de Presse


Des guerres et encore des guerres, dans la partie méridionale de 1955 à  1972, et de 1983 à  2005. Et au Darfour. Autant de régions qui échappent au contrôle de l'autorité centrale, car il fallait beaucoup de bon sens pour préserver ce qui reste de l'unité nationale. Il ne s'agit pas de la décréter pour que celle-ci existe, mais c'est un chantier permanent et un sens étroit de la justice et de la solidarité nationale. Des hommes ont ignoré ces éléments et beaucoup d'autres, cela est évident, rendus aveugles par la fascination du pouvoir. D'autres fatalement en paieront le prix, et celui-ci sera encore plus élevé si l'échéance est constamment repoussée. A ce titre, le Soudan croyait avoir fini avec cette sombre période avec la chute de la dictature de Numeiry, l'homme qui avait mis le feu aux poudres. Par ses choix politiques qui n'avaient d'autre finalité que son maintien au pouvoir, il a amené son propre chef d'état-major, le colonel John Garang à  retourner ses armes contre le pouvoir central. C'était en 1983, et déjà, la sécession était dans l'air avec le programme du MPLS (Mouvement populaire de libération du Sud-Soudan) et de son bras armé, le SPLA. Et même les négociateurs ont dû se rendre à  cette évidence, en prévoyant dans les accords de paix conclus en 2005, et dans un délai relativement court, la possibilité pour les populations du Sud d'opter pour l'indépendance. Ce qui allait suivre n'était que palabres et détails techniques, car le sentiment de séparation semblait tellement puissant que le pouvoir n'a pu faire campagne pour l'unité nationale. Quant aux populations du Nord, elles semblent convaincues que l'essentiel est que la paix revienne. Mais n'est-ce pas là un sérieux et même un dangereux précédent pour le Soudan d'abord puisqu'il n'a pas fini avec les conflits ' On le saura un jour, et même plus vite qu'attendu, tout cela par la faute des hommes. Mais d'ores et déjà, absolument rien n'empêchera de penser que l'histoire du Soudan est un immense gâchis. Un pays qui a tout ce qu'il faut pour àªtre prospère et cela avant même que le pétrole ne soit découvert. A l'époque où ils voulaient se libérer de toutes les pressions et autres formes de chantage, alimentaire notamment, les pays arabes envisageaient de faire du Soudan leur grenier à  blé, avec des terres et de l'eau en abondance. Les agronomes en parlaient avec passion et se désolaient de ne pouvoir rien faire. Les guerres et les dictatures n'ont jamais offert la moindre perspective. La seule visibilité pour reprendre cette fois le langage de ceux qui se mettent à  réfléchir est celle de la mort et de la destruction. Juste ce qu'il faut pour dissuader les investisseurs et autres bonnes volontés. Plus que de simples occasions perdues, c'est une réelle catastrophe.



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