Un gardien grièvement brûlé et des dégâts considérables à El-Milia Les ex-Galeries ravagées par le feu

Le siège des ex-Galeries d'El-Milia, dans la wilaya de Jijel, cédé depuis des années à ses travailleurs, qui l'ont à leur tour loué à des commerçants qui l'ont transformé en un véritable bazar où sont vendus toutes sortes d'objets et particulièrement des vêtements pour femmes, hommes et enfants, a été ravagé dans la nuit de samedi à dimanche par un incendie qui l'a réduit en un sinistre amas de ferraille et de cendre. Un veilleur de nuit se trouvant à l'intérieur des Galeries au moment du déclenchement de l'incendie a été grièvement brûlé au deuxième degré, avant d'être sauvé in extremis des flammes et évacué à l'hôpital Bachir Mentouri. Des dégâts matériels considérables ont été enregistrés dans ce grave incendie qui a provoqué une véritable alerte dans l'ensemble de la ville dès les premiers moments de son déclenchement. Selon des témoignages recueillis sur place, le gigantesque incendie qui a tout ravagé, hormis une partie réservée au commerce des vêtements pour femmes qui a été légèrement épargnée par les flammes, s'est déclaré vers minuit passé de quelques minutes. Selon les mêmes témoignages, c'est un court-circuit qui serait à l'origine de l'incendie, bien que certains commerçants, qui ont tout perdu dans ce drame et que nous avons rencontrés sur les mêmes lieux, n'ont pas écarté l'acte criminel. Une piste que l'enquête des services compétents aura à confirmer ou infirmer. L'incendie a été difficile à circonscrire en raison des énormes quantités de marchandises déposées à l'intérieur de ces Galeries, en dépit de la lutte engagée contre les flammes par les pompiers, assistés dans leur action par des volontaires venus en masse en pleine nuit prêter main forte aux éléments de la protection civile et des policiers qui ont vite cerné les lieux. Des dizaines de voitures garées sur une aire de stationnement tout autour ont été sauvées justement par ces volontaires qui n'ont pas hésité à briser les glaces des véhicules pour les déplacer loin des flammes. Après une lutte féroce et sans merci contre le sinistre, mais aussi contre des délinquants qui ont tenté de profiter de l'occasion pour dérober tout ce qui tombe sous leur main dans la confusion, la situation a enfin été maîtrisée vers quatre heures du matin de ce dimanche. Toutefois, le drame n'en est pas resté là, puisque des dizaines de commerçants, estimés par l'un d'entre eux à quelque 130, se sont retrouvés du jour au lendemain dans un chômage forcé, avec des pertes que le même interlocuteur n'a pas hésité à estimer à des milliards de centimes. Et pour cause, à la veille de la rentrée scolaire qui se profile à l'horizon, ces commerçants ont tous ou presque fait le plein de marchandises, particulièrement en vêtements pour enfants. « Cet incendie nous a ruinés et va priver nos familles d'une source de revenus pour subvenir aux besoins d'une vie de plus en plus chère », nous a déclaré un commerçant sous le coup du choc, qui loue depuis plusieurs années un stand dans la surface ravagée par le feu. Le même interlocuteur, appuyé d'ailleurs par ses collègues, tous déroutés par l'ampleur du drame qui vient de les secouer, n'a pas hésité à nous supplier de faire entendre leurs voix en cette pénible circonstance pour inciter, a-t-il dit, «les autorités locales à nous trouver une solution et, pourquoi pas, nous dédommager», a-t-il encore soutenu. Enchaînant dans le même sens de ces revendications, un autre commerçant, qui a un autre stand dans la même surface, a lancé un appel aux mêmes autorités pour qu'elles leurs réservent d'ores et déjà un quota dans les locaux construits pour les jeunes chômeurs. Ceci dit, il convient de noter que ce sinistre, qui a franchement ruiné de nombreux commerçants entassés à l'intérieur d'une surface qui leur avait été louée par petits stands par les 21 propriétaires de ces galeries, a plongé en émoi toute une ville où l'activité commerciale est déjà à l'agonie. Déjà au bord de l'asphyxie en terme d'activité économique et commerciale, où le chômage fait des ravages au sein d'une population vivant désormais sans repère ni avenir, cet incendie a encore frappé de plein fouet ce qui reste de cette pénible activité commerciale. Ce sinistre n'est pas sans rappeler l'important incendie qui avait ravagé, le mois dernier, une partie des locaux commerciaux du marché d'El-Hattab à Annaba. Le sinistre avait été causé, selon les services de la protection civile, par une surcharge électrique générée par des installations anarchiques d'électricité. Le feu, qui s'est déclaré à la suite d'un court-circuit, a été alimenté par les importantes quantités de bois et autres produits inflammables constituant notamment les toitures et cloisons des locaux. Pour venir à bout de cet incendie, d'importants moyens humains et matériels avaient été mobilisés par les services de la protection civile. Malgré le retard de l'alerte, 162 stands avaient été sauvés sur les 192 existants. 30 seulement ont été détruits par le feu.