Algérie

Un défi de notre époque L'art face à la mondialisation



Un défi de notre époque
                                    L'art face à la mondialisation
Constat - L'art est, aujourd'hui, confronté à la mondialisation. Il tend à se conformer aux principes, voire aux exigences qu'impose le marché international.
C'est ainsi que l'on assiste à une formalisation de l'art. Plus de place à l'imagination ou à la créativité. Les artistes sont désormais enclins à répondre aux besoins du moment et ce, au détriment de leur morale artistique qui, elle, suppose sincérité, authenticité et inventivité. Les artistes ' ceux qui de toute évidence sont cotés par le marché international ' n'innovent plus. Ils travaillent presque sur commande. Ils suivent la politique ou la tendance actuelle du marché international, politique rigoureusement régie par les collectionneurs. Ce sont eux qui déterminent les orientations esthétiques. Ils tracent les pistes qui sont édictées, imposées aux artistes.
Ainsi, le concept de mondialisation qui présume l'égalité dans l'échange culturel se révèle une vaine et illusoire donnée. Il s'agit d'une donnée qui ne semble pas aller de soi lorsqu'elle est appliquée à la pratique de l'art dans les biennales des pays du Sud, à savoir celles de l'Afrique, du Moyen-Orient ou de l'Amérique du Sud.
Caroline Hanckok, critique d'art indépendant, rencontré dans le cadre du 3e Festival d'art contemporain qui se tient à Alger au Mama et se poursuit jusqu'au mois de février, soulève les problèmes qui relèvent de l'ordre financier et qui empêchent de transcender les difficultés logistiques. «Il y a absence de réseaux entre les différentes biennales situées dans l'hémisphère Sud», explique-t-elle, et de souligner : «La nécessité de mettre en place des initiatives aidant à mieux promouvoir l'art au niveau local», car cela permettra de soutenir et d'accompagner la création d'abord au niveau local, puis à l'échelle internationale. Autrement dit, stimuler et fructifier le capital artistique dans les pays du Sud. Cela permettra également de créer, d'abord, un dialogue ' et donc un échange ' Sud-Sud et, ensuite, de susciter une politique fondée sur l'égalité des échanges entre le Nord. C'est ainsi que Gabriela Saldago, qui s'est occupée de la biennale en Grèce, a mis l'accent sur le besoin impératif de composer une dynamique favorisant un réel dialogue, durable et rentable, et donc une communication effective et efficace entre les artistes et plasticiens du Sud et ceux du Nord. Cela permettra de procéder à générer des pratiques artistiques qui sont l'incarnation de toute une rhétorique dans l'imaginaire et la création.
- Simon N'jami, critique d'art africain indépendant, estime qu'il est temps aujourd'hui pour les organisateurs des biennales du Sud d'envisager sérieusement de mettre en place un projet commun de réflexion, donc un projet endogène aux régions du Sud. Les biennales doivent réussir leur entreprise et ce, de manière à monter des projets dans la durée. Il a, ensuite, mis fortement l'accent sur «la nécessité pour les organisateurs locaux des biennales de penser au contenu et non à l'aspect formaliste de ces dernières». Force est de constater que le marché international est organisé, réglé ou régenté par les biennales, celles qui se situent dans l'hémisphère Nord, telles que Venise, Lyon ou Berlin. Ce marché s'avère une exclusivité occidentale. L'on parle d'emblée de dictature. Et si les biennales du Sud se trouvent dans l'incapacité d'y faire face et se trouvent donc contraintes de suivre la tendance et de s'y conformer, c'est seulement parce que ces biennales qui se se voient isolées, voire écartées des centres de décisions, n'ont pas les moyens financiers ou matériels de s'imposer comme telles.
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