Algérie

Un casse-tête pour les bureaux d'hygiène



Alors que «la clochardisation» de nos villes, villages et cités, se banalise,il n'est pas surprenant de constater que le nombre d'intoxications, de maladiesà transmissions hydriques, ou de décès des suites de morsures de chienserrants, soit en constante augmentation, chaque été. Celui de 2007, qui tire àsa fin, ne diffère finalement pas de ses précédents. Les nombreux cas signalésquotidiennement, un peu partout à travers le territoire national, relancent ledébat sur les mesures à prendre, pour mettre un terme à la propagation desmaladies directement liées à l'environnement immédiat des citoyens.Le constat est presque unanime, beaucoup reste à faire en matière desalubrité publique. Malgré les maintes mises en garde et les incessants appelsdu mouvement associatif et même de citoyens anonymes, avant le début de l'été,peu de mesures ont été prises pour assurer un contrôle rigoureux descolporteurs et des puits ainsi que des marchandises périmées qui inondent lesmarchés. Dans les grandes cités, des centaines de caves sont toujours inondéesalors que les rues offrent quotidiennement le désolant spectacle des sacsd'ordures entassés favorisant la prolifération des rongeurs, des chiens et deschats errants.L'eau étant un important vecteur des MTH, les contrôles et lesprélèvements d'eau, au niveau des puits et des colporteurs, se font souvent aucompte-gouttes. A Oran, pour ne citer que cette commune, ce sont plus de 300colporteurs (sans compter les citernes tractées) d'eau qui sillonnentquotidiennement les rues des différents quartiers de la ville proposant une eauqui ne fait que rarement l'objet d'un contrôle.Les bureaux d'hygiène, censés être à l'avant-garde de la lutte contre cesmaladies, n'arrivent plus à assumer cette mission. Le constat est presquesimilaire pour l'ensemble des communes qui ne disposent pas du matérielnécessaire pour les analyses microbiologiques et physico-chimiques. Quand bienmême ils en disposent, il sont souvent confrontés à d'autres problèmes humainsou matériels. Pour une commune comme Oran, les bureaux d'hygiène des 12secteurs urbains ne disposent même pas d'un véhicule, pour permettre auxbiologistes de procéder aux examens de l'eau. Rares sont aussi les communes quidisposent de moyens pour vidanger les caves inondées ou pour la prise encharge, dans les normes de la collecte des ordures ménagères. Même les grandesvilles ne semblent pas échapper à cette triste réalité, puisque, là aussi, onse plaint du manque latent de moyens de lutte contre les MTH. Au manque demoyens matériels et humains viennent s'ajouter les problèmes liés à l'organigrammedes communes. «En principe, et conformément au décret présidentiel, les bureauxd'hygiène communaux (BHC) doivent être autonomes et rattachés directement aucabinet du président d'APC, malheureusement dans certaines communes les BHCdépendent directement de la division de l'hygiène et sont confrontés auxproblèmes d'ordre bureaucratique. «Pour obtenir un véhicule, il faudrait toutun parcours du combattant», souligne un cadre de l'APC d'Oran.Dans certaines communes, ne disposant pas d'enveloppes adéquates pourrenouveler leurs réseaux, ce sont les eaux usées qui sont à l'origine denombreuses maladies. Dans des cités à grande concentration humaine, leshabitants ont toujours recours aux fosses septiques, avec tout ce que celaengendre comme conséquences néfastes pour la santé des habitants. Outre lesmaladies directement liées à l'eau, des cas d'intoxication alimentaire sontquotidiennement signalés un peu partout à travers le pays. Le personnel chargédes opérations de contrôle, tant au niveau des bureaux d'hygiène que desdirections concernées, étant généralement très réduit, les étals des marchésregorgent de produits douteux nocifs pour la santé des consommateurs. Malgrétoute la bonne volonté des services concernés, les prélèvements des échantillonspour analyse, au niveau des commerces, crémeries, fast-foods, restaurants,pâtisseries, boucheries, etc. sont presque insignifiants au vu du nombre trèsimportant de ces commerces.
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