Algérie

Un Boumaârafi au mois d?août



Contrairement aux autres télévisions arabes du style ENTV, la tête toujours sous le bureau, Al Jazeera a encore fait de l?information. A l?antenne, Fatiha Boudiaf est revenue sur l?assassinat de son mari, donnant de nouveaux faits à l?opinion sur le meurtre le plus embrouillé de l?Algérie indépendante. Pêle-mêle, dans un déluge de révélations, la veuve du défunt Président a parlé de balles tirées sur l?ambulance qui emmenait Boudiaf vers l?hôpital, d?un cadavre sous le bureau censé être celui du véritable assassin, d?un Boumaârafi innocent qui n?a jamais tué le Président Boudiaf, même s?il lui a tiré dessus, et d?un Bouteflika qui sait tout ça. Pourquoi dire cela maintenant, 13 ans après ? Parce qu?Al Jazeera lui a posé des questions maintenant, tout simplement. S?il est évident que Mme Boudiaf n?a pas parlé sous le coup de l?émotion, elle aura donné des éléments à méditer. Ce meurtre, que toute l?Algérie a mis, à tort ou à raison, sur le dos encombré du pouvoir de l?époque, c?est-à-dire une somme de généraux dont la théorie mathématique de l?émergence explique qu?elle est supérieure aux généraux mis bout à bout (la somme des parties est supérieure à toutes les parties mises ensemble), continue d?agiter les consciences et de miner la réconciliation Pouvoir-citoyen. Faut-il croire ce que raconte Mme Boudiaf ? En partant du fait que les services n?ont jamais hésité à tuer des opposants ou des alliés en partance vers l?opposition, pourquoi pas. En partant du fait que la vieille dame a dit ce qu?elle a entendu à droite et à gauche, c?est autre chose. Dans tous les cas, elle aura au moins accusé l?actuel Président de non-dénonciation de malfaiteurs et ce dernier se doit d?une mise au point, même à partir de Stockholm. Dans tous les cas, il fait chaud et très humide. Le moment est-il bien choisi pour aborder des sujets qui donnent encore plus chaud ?



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