Algérie

Tu seras un grand artisan pro, fiston !



Tu seras un grand artisan pro, fiston !
Voilà où nous ont menés 50 ans de koulchi boulitique ! À niveau intello équivalent, c'est-à-dire avec pas grand-chose dans la cabeza, on se retrouve avec plus de toubibs bas de gamme que de man'uvres pro ! Alors que les premiers chôment dans l'attente des patients, les autres sont vivement recherchés comme une denrée rare, pour un simple bricolage, mais de qualité. Après plusieurs décennies de populisme et d'échecs recyclés dans l'enseignement massif en tout venant, on se rend compte enfin du désert immense en
Ah ! le bon vieux temps quand le bled ne marchait pas sur la tête et la chose publique était d'aplomb ! quand l'école n'était pas celle de Benbouzid le vizir mais plutôt l'élève. Quand le maitre était maitre, et les notes n'étaient pas négociables. Quand le directeur d'établissement était le seul capitaine à bord sans la soumission, voire l'asservissement par une quelconque association de parents d'élèves. Quand l'élève accédait à la classe supérieur selon son mérite, et pas au regard du faciès ou au statut de son père, ou au taux politique des admissions pour réconciliation nationale. Il y avait l'enseignement général, et à côté en parallèle, l'enseignement technique. Il n'y avait pas de concurrence entre les deux itinéraires, et on concevait parfaitement que les petits Algériens n'étaient pas tous destinés à finir médecins ou avocats. Dès la fin de l'école primaire, il y avait l'issue toute indiquée aux recalés qui, défaillants pour suivre la marche générale, savaient cependant calculer correctement, lire sans déchiqueter les mots, et écrire une simple demande d'emploi. A ce niveau-là, on pouvait aller conduire un train, ou faire maçon ou cantonnier sans peine. Il y avait les CET, CEA, et autres écoles techniques. Selon sa capacité on pouvait prétendre à la formation d'agent technique, technicien et même ingénieur. Sur tout cela on a fait un trait, on a ouvert l'école pour tous afin que tous aillent à l'université. Le CFPA s'est mis à concurrencer et le CEM et le lycée. La formation professionnelle s'est même adjointe l'enseignement professionnel. On attend que l'élève, assuré du passage par effort ou par indulgence, arrive en terminale pour qu'on lui propose le métier de maçon. Bien sûr qu'il refusera ! au seuil de la faculté vous voulez qu'il aille concasser la pierre ! à la rigueur, un poste d'agent de sécurité, peut-être ! Même s'il doit le disputer à un camarade 2ème année U ! Les pétrodollars coulant à flots, sans la lumière d'une politique saine, les CFPA se sont mis à pousser partout. Sans nécessité ressentie, à l'instar des bibliothèques dont personne n'a réclamé la construction, chaque douar aura bientôt son CFPA. Pas étonnant donc que ces établissement peinent à faire le plein de candidats artisans-pro. On pourra bien multiplier les campagnes de sensibilisations et les portes ouvertes, quand le faux est maitre, on ne se bousculera pas aux portillons !
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