Troisième round de négociations Le Polisario dénonce les tergiversations marocaines

Le Front Polisario a dénoncé jeudi les «tergiversations marocaines qui ont empêché la tenue d'un troisième round de négociations» sous l'égide des Nations unies pour une solution au conflit du Sahara Occidental. «Nous regrettons que le 3ème round n'ait pas encore lieu jusqu'à maintenant et la responsabilité incombe au Maroc», a déclaré à l'APS M. Mhamed Khaddad le coordonnateur du Front Polisario avec la Mission de l'Onu pour un référendum au Sahara Occidental (Minurso). Le responsable sahraoui a affirmé qu'aucune date n'a été fixée pour le moment pour un troisième round et c'est «malheureusement», dira-t-il, à cause de la position de blocage marocaine de répondre positivement à la demande de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU faite à Manhasset 2, pour que le troisième round ait lieu dans la deuxième moitié de novembre. Ce sont, selon M. Khaddad, ces tergiversations marocaines qui empêchent la tenue de ce nouveau round de négociations. Tout en rappelant la disponibilité du Front Polisario à répondre positivement à une prochaine invitation pour un troisième round de négociations, le diplomate sahraoui a affirmé que le Maroc porte seul la responsabilité du retard enregistré dans la résolution du conflit et de la construction maghrébine. Le Conseil de sécurité dans sa dernière résolution (1783) sur le Sahara Occidental, adoptée le 31 octobre dernier, «a fixé le 31 janvier comme date butoir pour que le secrétaire général de l'Onu présente un rapport sur la reprise des négociations», a rappelé M. Khaddad. «Il y va de soi que la reprise des négociations devra avoir lieu avant cette date», a-t-il poursuivi. Tout en rappelant que le plan d'autonomie prôné par le Maroc a fait l'objet d'un rejet de la communauté internationale, le responsable sahraoui a souligné que «le Maroc doit savoir que sa position négative et son obstruction au plan de paix de l'Onu de 1990, qu'il avait accepté en premier lieu avant de se rétracter, est la cause principale du retard mis dans le démarrage de la construction maghrébine et pour une paix juste et définitive dans cette partie du monde». M. Khaddad a appelé le Maroc à «voir la réalité en face et savoir que la seule solution qui corresponde à la légalité internationale est celle qui permette au peuple du Sahara Occidental d'exprimer librement son opinion, à travers un référendum libre et régulier». Le Front Polisario avait déjà réaffirmé, la semaine dernière, que le peuple sahraoui n'acceptera aucune solution qui n'inclut pas son droit à l'autodétermination et qui n'appréhende pas le conflit comme un problème de décolonisation. Dans un communiqué sanctionnant la session extraordinaire du secrétariat national du Front, tenue jeudi dernier, en préparation du 12ème congrès, le Front Polisario a souligné que «le peuple sahraoui n'acceptera aucune solution qui n'appréhende pas le conflit comme un problème de décolonisation avec la nécessité de lui permettre d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Le Maroc et le Front Polisario ont tenu les 18-19 juin, puis les 10-11 août, deux rounds de négociations sur une solution politique au conflit au Sahara Occidental, à Manhasset, près de New York, sous les auspices de l'Onu. Ces négociations directes entre les deux parties sont intervenues en réponse à l'invitation du secrétaire général de l'Onu, M. Ban Ki-moon, mandaté par le Conseil de sécurité pour trouver une issue à ce conflit vieux de 32 ans.