Algérie

TRO. Représentation de la pièce théâtrale Leonardo Fibonacci


Un message de tolérance très actuel La pièce destinée à un jeune public intitulée Leonardo Fibonacci à Bugia a été présentée jeudi au Théâtre régional d?Oran Abdelkader Alloula, mais c?est finalement un public, en majorité adulte, qui a suivi les péripéties de celui qui allait devenir « le plus grand mathématicien de l?Occident chrétien » dans la ville de Béjaïa où son père exerçait comme scribe officiel à la douane, représentant les commerçants de Pise. A la fin du XIIe siècle, la capitale des Hamadites était cosmopolite, mais c?est surtout sa splendeur maintenant perdue qui a fait d?elle une destination prisée. Mise en scène par Luca Radaelli, en collaboration avec Kada Bensmicha et Bouzid Chawki, c?est d?abord un message de paix universel que cette ?uvre, produite par le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) propose au-delà des croyances religieuses et des différences culturelles qui peuvent séparer les hommes. Dans un contexte de « clash des civilisations » proposé par certains des deux côtés d?un autre mur qui est en train d?être érigé entre Occident et Orient, l?idée d?une telle pièce est vraiment d?actualité. Le « maître admirable » (rôle interprété par Kada Bensmicha), qui a initié le jeune Fibonaccio (Hocine) aux méthodes de calcul et aux mathématiques, n?a pas été identifié historiquement mais la pièce rend compte d?un transfert du savoir mathématique des musulmans, notamment des chiffres dits arabes, spécialement à partir de cette région du monde musulman. Le grand mathématicien le reconnaîtra plus tard dans ses écrits, une des bases qui ont permis l?écriture de la pièce et le texte d?adaptation scénique dirigé par Omar Fetmouche, actuel directeur du TRB. Beaucoup d?autres symboles sur la mystique musulmane, le bilinguisme des origines, (arabo-berbères) agrémente cette pièce caractérisée aussi par une belle composition musicale originale proposée par Bazou. Evoluant à l?aise dans les deux registres langagiers (en plus de quelques passages en italien), les comédiens n?ont pas manqué d?humour, à l?instar de Lallali Bachir (dans le rôle de Smaïl, l?ami de Leonardo) ou le marchand Yacine Khima, la « reine » Adnane Nacima, etc. Sans doute un choix de mise en scène pour casser une éventuelle monotonie d?un sujet, les mathématiques que beaucoup redoutent. L?humilité d?apprendre chez les détenteurs du savoir est un autre message délivré par la pièce qui s?ouvre sur une ambiance de marins accueillant un navire et se termine avec le départ du personnage principal, donc forcément dans la même ambiance de cris de marins qui hissent la voile, cette fois pour un départ. Sur la toile sont projeteés des images montrant l?évolution scientifique et technique de l?Europe (dont la renaissance a commencé curieusement en Italie) jusqu?à l?exploration spatiale et les nouvelles technologies de l?information.


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