Algérie

Triste décor



La tension semble descendre après un mois de fébrilité, marqué par une apathie des cols blancs qui, comme chaque Ramadhan, lèvent le pied, se contentant, dans certaines administrations, à assurer le service minimum. L?effervescence des souks et l?activité débordante des rues du mois de Ramadhan cèdent le pas à une activité qui tourne pendant les jours suivant la fête au ralenti. Pertinente réflexion d?un confrère qui écrivait que « Ramadhan commence par la Nuit du doute et finit par une dette ». Les parents n?hésitent pas à se saigner pour répondre aux caprices de leur ribambelle le jour de l?Aïd, synonyme de réconciliation avec soi-même et avec son prochain. On enterre sa hache de guerre l?espace de deux, trois jours, voire plus pour d?autres qui s?accordent une rallonge. On aura relevé cependant, lors de ce 9e mois lunaire qui laisse place au mois de Choual, une recrudescence d?agressions, de vols et de coups d?arraché commis sur des citoyens. Triste constat repris à longueur de colonnes par des quotidiens. Pas un jour sans qu?on ait à enregistrer au détour d?une rue, au niveau des stations de bus, dans la cacophonie des espaces publics, une scène de violence. Un mal récurrent qui, dans certaines cités de la capitale, a réussi, faut-il souligner, à installer le sentiment d?insécurité tout en donnant du fil à retordre aux effectifs des forces de l?ordre déployées à grand renfort pour la circonstance. A vrai dire, le tableau ne prête pas à l?optimisme. Le hic est que le phénomène prend de l?ampleur durant le mois dit de piété et de miséricorde. Par ailleurs, une autre réalité aussi dure qu?amère impose son image sur le devant de la scène : la mendicité qui prend une dimension inquiétante. Tendant la sébile à longueur de journée et de nuit, les mendigots s?installent dans des arcades avec toute leur smala. La pitance est assurée par les restos de la rahma ou le bol de la chorba servi par le bienfaiteur de passage. Triste décor qui, désormais, fait partie de notre quotidien.



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