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Transport aérien
Toutes ces dispositions particulières relatives aux règles de vols à vue (VFR) de nuit, fixées par arrêté signé le 2 février et paru sur le Journal officiel n°45 daté du 30 juillet 2014, auraient pu passer inaperçues, du moins on les verrait s'inscrire dans la logique d'un meilleur renforcement de la législation en vigueur dans le domaine aéronautique ou aviation civile, mais de conjoncture à conjecture, le pas est allègrement franchi. C'est que le ciel est rempli de bruits par ces moments de fortes turbulences chez Air Algérie, ou de «focalisation» sur le transporteur national, comme le rectifie, ces derniers jours, avec insistance son PDG à travers diverses déclarations publiques, et pareille attention qui fait paraître en ce temps précis un arrêté réglementant «les vols de nuit» ne peut pas, forcément, passer inaperçue. Cet arrêté suscite tout bonnement plus d'interrogations qu'il n'apporte de réponse à la curiosité de beaucoup de monde. Au moins deux points soulignés par l'arrêté en question rappellent étrangement le crash tragique du vol AH 5017, survenu le 24 juillet dernier dans la zone de Gossi, à 100 km au nord de Gao (Mali), où périrent les 116 passagers de l'avion. Le crash en question a eu lieu en pleine nuit et l'on ne peut de ce fait ignorer la concordance de liens entre les lignes. «Pour effectuer un vol à vue (VFR) de nuit, les pilotes doivent être titulaires de la qualification de vol aux instruments», stipule l'arrêté dans son «article 4». Les vols de nuit constituent probablement la plus difficile navigation aérienne, et le pilote détenteur de la licence de pilote privé en cours de validité, doit suivre une formation supplémentaire avant de passer au stade de la qualification des vols en nocturne.Autre lien entretenu implicitement avec le crash du vol AH 5017, l'arrêté en question précise les conditions météorologiques qui doivent être remplies pour les vols à vue (VFR) de nuit, dont l'impératif de l'inexistence d'«aucun nuage au-dessous de 1.500 mètres, ni de précipitation, orages ou brouillards minces prévus entre les aérodromes de départ, de destination et de déroute». Et lorsqu'on sait que les spécialistes mettent en cause les mauvaises conditions météos dans le crash de l'avion affrété par Air Algérie, on peut se douter que cela constituerait un autre bouclier de protection contre toute mauvaise appréciation humaine des conditions de vol. Aussi, en sus de la codification de la trajectoire du vol de nuit, les altitudes notamment, et le dépôt du plan de vol 30 minutes avant le départ, l'arrêté en question met en évidence que l'avion doit être équipé de toute une liste de matériels précis et adéquats au vol de nuit, dont les équipements de survol des régions inhospitalières. Et le lieu du crash, Gasso en l'occurrence, est désigné justement comme étant l'une des régions les plus hostiles de la planète. Rien ne tranche en définitive sur la portée d'un tel arrêté, signé d'ailleurs plusieurs mois (le 2 février) avant le crash du vol AH 5017, mais la conjoncture de la parution de ces dispositions particulières relatives aux règles de vols à vue (VFR) de nuit, sur le Journal officiel, une semaine après le drame, laisse croire qu'on se prépare avec une grande précaution aux développements que pourrait connaître ce dossier dans un proche avenir, lors de la remise au mois de septembre prochain des résultats de l'enquête préliminaire menée par le BEA.


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